On connaît les calendriers de l'avent qui offrent un chocolat par jour aux enfants, qui ont pourtant la bouche encore pleine de bonbons d'Halloween. Pour donner plus de sens à décembre, Les Belles Combines, une petite entreprise de Lanaudière, propose un calendrier de l'avent des bonnes actions.

Le 1er décembre? «Rends service à ton frère ou à ta soeur», peut-on lire au dos d'une jolie carte postale, à suspendre sur une corde ou à coller au mur avec de la gommette. Le 4 décembre? «Ramasse un déchet qui traîne par terre et jette-le dans la poubelle.» Le 7 décembre?  Fais un compliment à ton enseignant(e).»

«On voulait permettre aux enfants de donner à Noël, malgré leurs moyens restreints, dit Dominique Bernèche, l'une des deux soeurs derrière Les Belles Combines. Leur montrer qu'il est possible de faire plaisir en faisant simplement des gestes. Notre but est aussi de développer les aptitudes sociales des enfants et leur faire sentir qu'ils vivent dans une communauté.»

Par le passé, Mme Bernèche, qui enseigne au primaire, a tenté l'expérience en classe. «Ça avait vraiment bien marché», souligne-t-elle. Cette fois, le calendrier s'adresse aux familles. Des cartes demandent d'ailleurs aux mères et aux pères de faire, eux aussi, de bonnes actions.

Une question de convictions

Est-ce utile d'initier ainsi les petits au partage? Qu'il s'agisse d'adopter ce calendrier ou de participer à la Guignolée en famille, «l'essentiel, c'est que la conviction des parents y soit», estime Guadalupe Puentes-Neuman, professeure au département de psychologie de l'Université de Sherbrooke.

«On ne se réveille pas généreux le 1er décembre, observe-t-elle. En principe, les parents doivent cultiver les valeurs du partage toute l'année. Ainsi, lorsque Noël arrive, on peut naturellement valoriser notre enfant à travers les gestes gentils qu'il lui sera proposé de faire par le calendrier. Autrement, il s'agit d'une autre mode, comme celle des lutins qui ravagent les décorations de Noël!»

Une nouvelle tradition

Mme Bernèche espère que le calendrier, réutilisable, deviendra une nouvelle tradition dans les familles. «Mon fils de 5 ans ne va probablement pas faire toutes les bonnes actions cette année, prévoit-elle. Je le sais, il est gêné ! Mais tranquillement, d'année en année, l'idée va faire son chemin. Il va l'expérimenter et se rendre compte que c'est gratifiant.»

«Si des parents souhaitent que cette démarche du calendrier de la générosité porte ses fruits, la cohérence est de mise, conseille Mme Puentes-Neuman. Eux aussi doivent se donner des mandats de partage et de gentillesse. Ce serait une belle occasion pour mettre en place, en famille, des habitudes simples, au quotidien, de reconnaissance et de partage. Qui sait, peut-être commencerait-on un mouvement qui puisse durer toute l'année.»

Le calendrier de l'avent est vendu à la boutique Ciconia, avenue Laurier Est à Montréal, et sur le site internet des Belles Combines.

À quel âge expliquer aux enfants qu'il y a plus que le père Noël?

À 3 ou 4 ans

«Un enfant peut comprendre le sens de la générosité à compter de l'âge de 3 ou 4 ans, dit Guadalupe Puentes-Neuman, professeure au département de psychologie de l'Université de Sherbrooke. Ceci, dans la plus simple expression du partage ou ‟être gentil" avec l'autre. C'est plus facile pour lui lorsqu'il s'agit des personnes proches de lui ou à qui il tient, comme le petit frère ou un ami de la garderie.»

À compter de 5 ans

«On peut proposer à un enfant de 5 ans et plus de faire des gestes plus concrets de partage, propose Mme Puentes-Neuman. C'est au cours de l'âge scolaire que les enfants développeront un sens de fierté du fait d'avoir été généreux.»

PHOTO FOURNIE PAR LES BELLES COMBINES

L’une des cartes proposées par le calendrier des Belles Combines.