Demain, Catherine Middleton célébrera son premier Noël dans sa belle-famille royale à titre de duchesse de Cambridge et épouse du prince William. Le célèbre couple prendra part à des festivités intimes, mais toujours protocolaires. Monarchie oblige.

La famille royale, dont Kate et William, est attendue dès demain à Sandringham House, dans le Norfolk. Cette résidence privée des Windsor a été construite en 1869, sous le règne de la reine Victoria. Chaque année, la reine Élisabeth II y passe tout le mois de janvier. Elle y invite ses proches pour célébrer sans trop de flafla.

L'an dernier, les tourtereaux avaient été séparés à Noël puisque le prince William était en devoir avec la Royal Air Force. Cette année, le couple sera réuni quelques semaines après la participation du prince à une opération de sauvetage en mer d'Irlande. Dans un hélicoptère, en tant que lieutenant de vol, il a sauvé la vie de marins russes dont le navire avait coulé. Gageons que l'exploit sera souligné entre deux bouchées.

La coutume veut que, la veille de Noël, en fin d'après-midi, les convives se rassemblent devant un sapin haut de 20 pieds. «Le sapin serait décoré par la reine elle-même», avance Étienne Boisvert, étudiant à la maîtrise en science politique à l'Université de Sherbrooke et spécialiste de la monarchie britannique.

Même si la veille de Noël, la célébration est avant tout familiale enfants, petits-enfants, neveux et nièces sont rassemblés , l'étiquette reste de mise. «C'est moins protocolaire qu'à d'autres occasions, mais on suppose que chaque membre de la famille suit certaines règles bien établies. Quand ils rencontrent la reine, les hommes inclinent la tête et les femmes font la révérence. Tous lui baisent la main et les joues. Après, j'imagine que l'ambiance est plutôt détendue», dit Étienne Boisvert.

Mais pas question d'ouvrir les cadeaux avant que la reine ne l'ait décidé. L'esprit monarchique se révèle dans les plus petits détails. Pendant le cocktail qui suit la remise de cadeaux, les adultes boivent tous du gin-tonic, à l'exception des «seniors», qui ont droit à une petite distinction. La reine ainsi que les princes Philip et Charles sirotent plutôt un dry martini.

Si le tandem veston cravate est approprié près du sapin, le noeud papillon noir chez les hommes et la robe de soirée chez les femmes sont un must pour le souper. On dit que, pour l'occasion, Kate aurait commandé deux robes Alexander McQueen, la maison britannique qui a dessiné sa robe de mariée.

Vers 20 h 30, alors que tous ont revêtu leurs plus beaux atours, le majordome s'approche de la reine et annonce: «Dinner is served, your Majesty.» On soupe aux chandelles dans la somptueuse salle à manger du château. «On sort la porcelaine de Chine, l'argenterie des grands jours. Mais on mange assez léger: des fruits de mer et de l'agneau», dit Étienne Boisvert. Quand la reine dépose ses ustensiles à la fin du repas, tout le monde doit en faire autant.

De quoi parle-t-on autour de la table royale? Dans les événements mondains, jamais on ne doit aborder la reine qui, de surplus, décide de la conversation. Cela dit, lors d'un repas familial, on suppose que les conversations sont informelles. «La reine aime rire des faux pas de son entourage. Les invités raconteront probablement des anecdotes liées à leur rôle et occupation», pense M. Boisvert. Une soirée tranquille. Sans rigodon ni set carré.

Le matin de Noël, les convives se réunissent à nouveau autour de la table pour le traditionnel petit-déjeuner anglais composé d'oeufs, de saucisses et de bacon avant d'assister à la messe de 11 h. C'est l'unique sortie publique en ce jour de Noël pour la famille royale, la seule chance d'apercevoir le couple le plus célèbre de l'année. La duchesse de Cambridge portera, prévoit-on, une tenue sobre et un bibi pour l'occasion.

À 13 h, c'est THE festin. «On mange de la dinde accompagnée d'une sauce aux canneberges», dit Étienne Boisvert. Après le repas, la famille se rassemble devant le téléviseur pour regarder le message public de la reine. «Il semble que, pendant ce temps, elle s'éclipse, peut-être par pudeur.» Le discours met fin aux festivités et les invités, qui laissent à la reine le dernier mot, prennent ainsi congé.