Un changement fondamental s'est produit cette année dans l'univers des télés HD, note la firme Forrester Research dans son plus récent bulletin de prévision: l'acheteur typique n'en est plus à son premier téléviseur haute définition; il magasine maintenant son deuxième, voire son troisième appareil.

Avec 60% des Canadiens qui sont équipés d'une télé HD (selon la firme torontoise Convergence Consulting Group), les manufacturiers et les vendeurs doivent donc composer avec cette nouvelle réalité: les acheteurs connaissent le jargon, comprennent les principes de base et savent à peu près ce qu'ils recherchent. Et généralement, ils veulent un appareil plus performant que la «vieille» télé HD qu'ils s'apprêtent à envoyer au sous-sol ou à refiler aux enfants.

Dans cette optique, les grands fabricants tentent d'apporter de la nouveauté en proposant de nouvelles applications, comme la connectivité sans fil (voir autre texte), la compatibilité avec une foule de gadgets USB, l'accès à Internet, des taux de rafraîchissement d'écran encore plus rapides et, évidemment, des téléviseurs toujours plus grands.

Les écrans «DEL rétroéclairés»

L'autre nouveauté, dans la gamme des écrans à affichage à cristaux liquides (ACL), c'est l'arrivée en masse de téléviseurs «DEL rétroéclairés» (LED backlit), une technologie qui en est à sa troisième génération et qui a été adoptée par la plupart des manufacturiers.

Contrairement aux écrans ACL classiques, qui sont rétroéclairés par des tubes fluorescents situés dans le cadre de l'écran, ces nouveaux appareils sont rétroéclairés par des diodes réparties partout à l'arrière du panneau. Cela leur procure l'avantage d'afficher des couleurs plus vibrantes, mais surtout des noirs plus profonds, corrigeant un défaut important de la technologie par rapport aux écrans plasma.

Ces écrans DEL rétroéclairés, mieux adaptés aux pièces lumineuses de la maison, sont aussi plus minces que les écrans ACL ordinaires, parfois jusqu'à 5 centimètres de moins. La technologie est également moins énergivore - jusqu'à 40% d'économie d'énergie, soutiennent les fabricants. Ils ont un petit défaut toutefois: l'uniformité du rétroéclairage est difficile à maintenir avec le vieillissement du téléviseur.

Adieu 720p

La montée en force de cette technologie, combinée à une baisse générale des prix (un écran 50 pouces qui se vendait 5000$ l'année dernière coûte entre 2500$ et 3000$ cette année) apporte un autre phénomène: la disparition progressive de la résolution 720p (720 pixels de résolution horizontale par 1280 pixels de résolution verticale, contre 480 lignes horizontales pour une télé à écran cathodique normale). Cette disparition se fait au profit des écrans 1080p, dits «Full HD». Mais attention, le 720p, un format largement suffisant pour l'oeil humain, ne mourra pas tout de suite. À partir de 40 pouces, plusieurs écrans d'entrée de gamme offrent encore le 720p, à des prix très, très intéressants.

Et quoi encore?

Bien sûr, même en cette période économique difficile, vous pouvez compter sur les fabricants pour continuer d'innover (et pas toujours dans le bon sens).

En 2010, le nouveau bidule qui s'annonce sera le 3D en haute définition, issu du vieux principe de la stéréoscopie (deux images prises à angles différents sont projetées et, grâce à un dispositif spécial, le cerveau les recombine en trois dimensions). La plupart des fabricants ont montré des prototypes d'appareils capables d'afficher du faux 3D lors du dernier Consumer Electronics Show, avec des résultats très variables. On a déjà hâte de porter des lunettes spéciales, comme au cinéma, pour regarder les nouvelles... avec plus de profondeur.