De bric-à-brac à confiturerie, restaurer une vieille grange de l'île d'Orléans s'est avéré aussi passionnant qu'éprouvant pour un couple de la région.

Engranger les petits fruits

C'était une grange criarde orange et rouge, qui pouvait être vue jusque de l'autre côté du fleuve, dans Bellechasse. À l'intérieur, s'entassaient pêle-mêle des matériaux de construction et d'autres objets hétéroclites.

Il fallait avoir la foi pour acheter cette construction ayant déjà appartenu à une fraternité religieuse, qui l'avait baptisée la «bergerie du seigneur».

Vincent Paris et Catherine Trudel, deux natifs de l'île d'Orléans, ont eu, de leur propre aveu, une «révélation» en voyant le bâtiment qui était inclus dans la vente d'une maison patrimoniale.

«Ça nous prenait une grange. Ça prenait des fous», dit le graphiste. Catherine Trudel le corrige aussitôt. «Non, ça prenait des lunettes de visionnaire. Il y avait un gros ménage à faire!»

Le ménage a été fait et, aujourd'hui, la grange repeinte en blanc a fière allure. Sans trahir son passé d'écurie, puis d'imprimerie, elle sied tout à fait à la coquette confiturerie qui y est installée depuis l'été dernier. Les vieux bureaux d'écoliers font maintenant office d'étagères, une cuisinière a repris ses droits.

Lorsque Vincent Paris et Catherine Trudel en ont pris possession, la grange avait déjà perdu sa vocation fermière. Le rez-de-chaussée était en désordre, mais l'étage avait déjà été converti en loft. «La grange avait été isolée, mais le toit coulait depuis des années. Il a fallu doubler les fenêtres, en changer d'autres dans les chambres», explique Vincent Paris.

Dans ce qui est devenu la confiturerie, toute l'électricité était à refaire. La grange étant posée directement sur le sol, il a fallu user d'ingéniosité pour la plomberie. «On s'est inventé un système pour faire passer l'eau», dit Vincent Paris.

Rustique et douillet

La décoration du loft a aussi été repensée par les propriétaires actuels. C'est maintenant une résidence de tourisme offerte en location, qui a été décorée avec soin et à l'image de l'île d'Orléans. «On voulait une note humble, paysanne. C'est l'esprit qu'on a voulu», dit Vincent Paris, pour qui les maisons construites dans les arbres ont été une source d'inspiration.

Dans le loft, d'où on voit tant les champs que le fleuve, on se réjouit que le couple ait entrepris de redonner du lustre au bâtiment. Et si c'était à refaire, se lancerait-il dans l'aventure?

«Non!» dit d'emblée Vincent Paris en riant. «Ce sont des années de plaisir, mais c'est un gros contrat», confirme Catherine Trudel. Un contrat gros comme une grange.

S'inspirer de l'environnement pour décorer

Vincent Paris et Catherine Trudel ont aménagé à peu de frais le loft qui occupe l'étage de leur grange dans l'île d'Orléans. Voici trois idées récupérées chez eux.

Une porte en bois de palette

Pour fabriquer une porte, les propriétaires se sont procuré du bois à la quincaillerie du village. «C'est du bois de palette dont se servent les cultivateurs de patates», précise Vincent Paris.

Des ballots de foin

Posés sur le bois de grange, les ballots de foin semblent avoir toujours été là. Ils y ont été placés par les propriétaires pour masquer des coins qu'ils trouvaient moins esthétiques dans leur grange!

Du bois de grange pour la nuit

Le bois de grange a gagné en popularité en décoration au cours des dernières années et se vend souvent à fort prix. Celui qui a servi à la confection de deux têtes de lit n'a pas coûté un sou puisqu'il a été donné par un voisin. «C'est l'avantage de pouvoir rénover à la campagne», dit Vincent Paris.