Dans la cuisine, on réclame toujours une plus grande surface de travail et des espaces de rangement stratégiquement placés. L'îlot est devenu un élément incontournable. Aujourd'hui, il trône bien à la vue de tous, tenant lieu de poste de préparation et de dégustation. Dans certains cas, il remplace les comptoirs et se substitue à la table de la salle à manger.  Survol du joujou des cuistots de tout acabit.

L'îlot est désormais le véritable point focal de la cuisine... et de la maison. Il occupe plusieurs fonctions. On y prépare les repas, on y mange, on y fait ses devoirs, on y travaille, on y prend un verre ou un café. Il sert parfois aussi de meuble séparateur, soit entre la cuisine et le salon soit entre la cuisine et la salle à manger. Étant donné l'architecture des maisons actuelles, tout se passe souvent maintenant dans une même grande pièce ouverte.

«La barrière n'existe plus entre les pièces. Ce sont ces éléments, comme l'îlot, qui font la différence», constate Nevine Sawaya de chez Mobalpa. On parle aujourd'hui d'un meuble multitâches, de plus en plus grand, très logeable, et adaptable à plusieurs fonctions. Dans un espace très ouvert, son utilité en tant que cloison ou buffet est exploitée au maximum. «L'îlot s'agrandit encore, sert de division et de rangement des deux côtés. On trouve les ustensiles et les contenants d'un côté et de l'autre côté, l'écran plat, les jeux, la musique, le système audio, l'espace bureau....», explique pour sa part Guy Gibeault, propriétaire de Cuisilab.

On s'accorde pour dire que l'évier est quasi indispensable dans l'îlot. Parfois, si la cuisine est trop petite, ou que la plomberie ne se rend pas aussi loin, c'est malheureusement impossible... Dans ce cas, on préfèrera deux cuves au lieu d'une au comptoir principal. Mais la fonction préparation implique de pouvoir laver les aliments et les couper. «Deux éviers dans la cuisine, c'est l'idéal. À l'îlot, l'évier sert à préparer les aliments. Au comptoir, l'évier sert au nettoyage», rappelle Nancy Ouellet, designer cuisiniste chez Club Cuisine BCBG. «Un îlot sans eau, ça ne sert pas à grand-chose. Il faut que ce soit fonctionnel. Sans évier, ça ne servira pas beaucoup», constate de son côté Guy Gibeault

Ce qui est en train d'évoluer? L'espace que l'on donne à l'îlot à l'heure des repas. Si on a une maison assez grande, «on veut une place assise, mais pas forcement pour y manger, croit Nancy Ouellet. Les enfants y font leur devoir et les invités s'y assoient pour siroter leur vin pendant que les hôtes font la cuisine.»

La mode des lofts et la mise en marché de petits condos changent la donne. Dans, ces cas-là, on fixe la table en prolongement de l'îlot. «Une table s'agence à l'îlot, mais à la même hauteur. Qu'elle soit en bois ou en verre, en bois, en verre on est sur les lignes pures pas trop architecturales constate Nevine Sawaya.» Si on est peu nombreux, on peut également manger tous les jours au comptoir. Mais, selon Guy Gibeault, il faut alors éliminer le concept du «rang d'oignon», où on est toujours placé de profil par rapport à son voisin.

Plus extrême encore, l'îlot peut servir d'unique comptoir dans la cuisine. «J'ai plusieurs clients qui ont fait ça dernièrement. Si on a un îlot de 16 pieds par exemple, il devient le seul comptoir. Les fours, le garde-manger, le lave-vaisselle sont situés dans le mur de rangement derrière», précise le propriétaire de Cuisilab.