Plusieurs personnalités du design étaient de passage au salon IDS, la semaine dernière. Reconnus mondialement par les spécialistes du milieu, certains des conférenciers invités auraient toutefois pu passer inaperçus aux yeux des visiteurs.

Mais l'architecte américain Thom Mayne, lauréat du très convoité prix Pritzker, a fait salle comble! À la fin de son discours, plusieurs auditeurs se sont même lancés à sa poursuite dans l'espoir d'obtenir un autographe. Les designers Michael Young et Jean-Marie Massaud ont également eu droit à un accueil chaleureux. Voici quelques fragments des courtes entrevues que j'ai pu réaliser avant qu'ils ne quittent Toronto.

Thom Mayne

Que pensez-vous de la construction résidentielle actuelle, en Amérique du Nord?

De toute évidence, le public d'ici n'est pas intéressé par l'innovation, alors qu'ailleurs dans le monde, en Inde, en Indonésie ou en Chine, les gens le sont farouchement. Étrange, non? Au Canada comme aux États-Unis, la majorité a tendance à privilégier un style ancien. Mais personne ne peut recréer l'histoire! J'ai de la difficulté à comprendre pourquoi certaines personnes désirent vivre dans un pastiche qui évoque une autre époque, alors que nous évoluons dans une des périodes les plus palpitantes de l'histoire, le XXIe siècle!

Jean-Marie Massaud

Rares sont les designers qui dessinent du mobilier en verre. Comment avez-vous relevé ce défi?

À priori, lorsque Glas Italia m'a demandé d'en faire, je me suis demandé pourquoi. Le verre est un matériau lourd, froid... Mais au fil des discussions, je leur ai demandé s'ils pouvaient faire disparaître l'effet miroir... d'une glace. Peu de temps après, ils m'ont rappelé et m'ont dit que c'était possible. Ce fut alors le début d'une collaboration et c'est à ce moment que j'ai créé un miroir dont le tain disparaît graduellement. Lorsque vous vous regardez, vous disparaissez comme un fantôme! J'ai également dessiné plusieurs autres pièces de mobilier en verre, comme une chaise longue, un banc, un paravent, la structure d'un canapé, des tréteaux, un vase... Ce travail m'a permis d'explorer un autre type de matérialité...

Michael Young

Vous avez dessiné le mobilier de cuisine Tetrix pour l'entreprise Scavolini. À vos yeux, quelles sont les qualités de la cuisine «idéale» ?

Je dirais qu'elle doit non seulement être fonctionnelle, mais aussi s'adapter à vos besoins et encourager l'interactivité. Ici, par exemple, l'îlot peut servir pour tous les repas de toute la journée. D'ailleurs, qui utilise encore quotidiennement une salle à manger?