Rejetés ces 15 dernières années au profit des planchers de bois franc et flottants, les tapis ont dû être adaptés et repensés. Le tout pour le confort de vos pieds et de votre nez.

Rejetés ces 15 dernières années au profit des planchers de bois franc et flottants, les tapis ont dû être adaptés et repensés. Le tout pour le confort de vos pieds et de votre nez.

 Tous ceux qui ont dû enlever du tapis de recouvrement collé s'en souviennent. Une fois le revêtement soulevé, surprise, le plancher était recouvert d'une colle jaune coriace. De quoi enlever l'envie de tapisser son plancher pour des années.

 «Il existe plusieurs façons de poser un tapis, affirme Francis Pichette, copropriétaire de Tapitec à Québec. On peut l'accrocher, on peut le coller normalement ou avec un sous-tapis. C'est simple et facile à enlever.» Ce sous-tapis sert en fait d'antidérapant, il n'y a donc pas de colle directement sur le plancher. «La colle n'est plus la même qu'avant, souligne M. Pichette. Elle n'est pas nocive et ne dégage pas d'odeur.»

 En fait, la colle d'aujourd'hui, qui ne laisse plus une épaisse poussière, prend 10 ans à sécher. Résultat : changer de tapis après cinq ans sera plus simple puisque l'adhésion ne sera pas complète.

 Enfin, avant de penser à l'enlever, il faut savoir le poser. Ce qui, règle générale, est assez simple et n'a pas évolué ces dernières années. Plancher nettoyé, il suffit de poser le sous-tapis avec des broches à plancher pour avoir un tapis accroché. On cloue ensuite des lamelles de retient sur le bord des murs. On coupe le tapis selon la forme de la pièce, puis on le fixe aux lamelles avec un outil servant à le tendre. Pour cette étape, on conseille de demander à un expert, l'outil n'étant pas simple à utiliser. Il ne reste plus qu'à poser les plinthes ou les moulures et à installer les joints de séparation entre les pièces, et le tour sera joué.

 Vu comme le collectionneur de saletés, le tapis a connu une dure décennie et sa réputation a été entachée. Les problèmes respiratoires et d'allergies sont au centre du débat. Selon M. Pichette, le tapis n'est plus responsable de tous ces ennuis s'il est bien entretenu.

 «C'est le mauvais entretien qui entraîne ce genre de problèmes. Les gens doivent savoir qu'aujourd'hui, un tapis demande moins de travail qu'avant.» On recommande de faire un nettoyage à la vapeur par année. Mais, «sincèrement, les gens ne le font pas. S'ils le faisaient, ils apprécieraient plus».

 Ce nettoyage annuel, en plus de l'important coup de balayeuse hebdomadaire, peut prévenir les problèmes que l'on associe au tapis, plaide M. Pichette. «C'est la même chose pour un plancher flottant. La poussière se produit en même quantité, ça nécessite aussi un nettoyage par semaine.»

 Et si le recouvrement est de nylon, son entretien se fera encore plus simplement. «Quatre-vingt-quinze % de nos ventes se font avec du nylon. Il faut dire qu'il est de meilleure qualité de nos jours, fait de fibres coupées.» La laine est l'autre matériau utilisé. Pour le plancher, on le tisse, ce qui lui donne une texture plus onctueuse. «Au touché, la différence entre le nylon et la laine est de moins en moins visible.»

 Bien qu'il prêche pour sa paroisse, M. Pichette rappelle que le tapis n'est pas le recouvrement par excellence pour tout le plancher de la maisonnée. «On en pose surtout dans les chambres, les sous-sols et les salons. Jamais dans la cuisine, pour des raisons évidentes. Mais j'avoue en avoir déjà mis dans une salle de bains, c'est assez inusité.» Petit mot sur le look : les tapis suivent le courant des stylistes. Des carreaux aux couleurs terre, de bleu ou de gris.