On connaît les mandalas à colorier, mais l'art de les tisser est bien moins répandu. Séduite par ce savoir-faire d'origine mexicaine, la créatrice québécoise Danièle Petersen raconte son parcours. Une invitation à habiller nos murs autrement.

«J'ai toujours été fascinée par les oeuvres artistiques sous presque toutes leurs formes», précise Danièle Petersen, fondatrice de la boutique en ligne L'éternel printemps.

Coiffeuse pendant 25 ans, puis conceptrice de sites web durant une douzaine d'années, elle a toujours fait de la couture, du tricot, du crochet, du dessin. En 2014, elle découvre l'art des mandalas muraux tissés en regardant un documentaire sur le Mexique. «Je suis tombée en amour avec ces formes géométriques et ces couleurs, j'ai donc décidé d'en créer», poursuit-elle.

Ce coup de foudre tombe à point nommé, car Danièle ressent à l'époque le besoin de se reconvertir en se consacrant à une activité manuelle créative. «À ce moment-là, je concevais des tapis mandalas crochetés avec des tissus recyclés, mais après avoir vu l'émission, j'ai réalisé que je pouvais en faire avec des formes plus précises; ça m'a emballée.» Elle se documente pour maîtriser la technique et, de fil en aiguille, devient experte en la matière.

Géométrie appliquée

Tout part d'un dessin, conçu en fonction du style, des dimensions et de l'orientation de l'espace où l'ornement mural sera exposé. Ensuite, l'artisane bâtit la structure à l'aide de goujons avant d'enrouler savamment du fil à broder, de la laine ou du chanvre pour réaliser le motif.

«Je peux les faire en plusieurs grandeurs, entre 12 po et 48 po, en 2D, en 3D et donner différents effets comme des pointes ou des ronds. J'y ajoute parfois des perles de bois, des pierres semi-précieuses comme de l'opaline ou du quartz, des plumes, de la broderie, des branchages, du feutre selon l'inspiration du moment et le style recherché», explique-t-elle. Ses modèles sont uniques et donnent une nouvelle dimension à tout type de pièce. Ils insufflent douceur, chaleur et convivialité et sont d'ailleurs très appréciés dans les centres de yoga et de relaxation.

Des liens tissés serré

Grâce à cet art, Danièle travaille les matières qu'elle préfère. «Je ne sais pas pourquoi, mais c'est une vraie passion pour moi de manipuler de la laine, des fils, et ça, depuis aussi loin que je me souvienne!», raconte-t-elle. Selon l'épaisseur de la fibre, sa texture, sa couleur, le tissage est radicalement différent.

Du look brut authentique à l'aspect soyeux ultraraffiné, tout est possible grâce à l'habileté de cette artiste-artisane qui ne cesse de vouloir innover. Ses prochains défis: travailler avec du fil à coudre et offrir des ateliers d'apprentissage. «On m'a demandé à plusieurs reprises si je donnais des cours, alors je vais en proposer.» De quoi lui donner du fil à retordre, pour son plus grand plaisir!