Pourquoi toujours cacher la charpente d'une maison? Mise en valeur, elle peut insuffler texture et caractère à un aménagement. Exemple à l'appui.

Sur les fondations en pierre des champs d'une ancienne maison de plain-pied, dans le quartier Villeray, à Montréal, l'architecte Catherine Milanese a conçu une habitation unifamiliale à deux niveaux. «Les vieilles fondations ont dicté l'emplacement de la nouvelle structure qui soutient l'étage supérieur», explique-t-elle.

L'aspect graphique de cette ossature en bois lamellé-collé est mis en valeur grâce aux murs et aux plafonds immaculés. «Véritable toile de fond, le gypse blanc m'a permis d'exprimer les qualités esthétiques et la texture du lamellé-collé, un matériau robuste, mais peu utilisé en construction résidentielle», fait remarquer l'architecte.

Une attention particulière a été portée à la finition afin d'épurer les espaces décloisonnés et de créer des surfaces planes. Ainsi, les plinthes en saillie ont été évitées. Le bas des murs est plutôt protégé par des moulures plates en MDF blanc, posées dans le même plan que les panneaux de gypse. Autre détail: ceux-ci n'atteignent pas les poutres et les colonnes de la structure. Un interstice d'environ 1 cm a été volontairement laissé. «Ce silence permet une rencontre élégante entre deux matériaux», note Catherine Milanese. Et, par la même occasion, la composition du squelette est rehaussée.

Enfin, parmi les autres idées exploitées, il y a le choix d'étriers en acier qui soulignent les joints de l'assemblage. Des spots installés dans une niche permettent de diriger l'éclairage sur le tableau à proximité. Une porte-fenêtre à la française «ouvre» complètement la salle à manger sur la cour. Le parquet est en frêne et l'îlot de cuisine est habillé de stratifié, à l'exception d'une des extrémités, composée d'une plaque d'acier. Cette dernière fait office de contreventement, un élément structural qui contribue à la résistance de la construction.