Le bol est dans tous ses états pour la 11e année du salon Carac'terre, à la place de l'Université-du-Québec dans le quartier Saint-Roch. Jusqu'au 30 août, ce rendez-vous annuel des céramistes professionnels revisite un classique incontournable : le bol. À café, à riz, à thé, à soupe, à fruits, à bonbons et même à poutine!

Au total, 43 céramistes du Québec, dont la moitié de la capitale nationale, donnent un portrait bien vivant de cet art millénaire. Car Carac'terre représente bien plus qu'un simple salon où les artisans exposent et vendent leurs pièces. Tous les jours, à 14h et à 19h, les céramistes défilent sous le chapiteau blanc pour faire la démonstration de leur art et échanger avec les curieux.

 

«C'est l'occasion pour le public d'assister à la fabrication d'une pièce et d'en comprendre les étapes de réalisation, en plus d'apprendre certains secrets de notre métier», souligne Véronique Martel, céramiste de Québec et porte-parole du salon avec le céramiste montréalais Hugo Didier.

À ne pas manquer : les pièces et les démonstrations de Stéphanie Blanchet, dont l'oeuvre permet vraiment d'apprécier le travail de ces artisans. Ses pièces allongées très contemporaines laissent paraître les tours du potier. Un mélange de brut et de finition émaillée, tout en rouge et noir, qui incarne la passion de l'artiste.

 

Plus qu'un bolD'abord utilitaire, le bol s'apparente davantage à une oeuvre d'art, rappelle Mme Martel. Si l'inscription Not made in China d'Hugo Didier symbolise à la perfection l'originalité des bols exposés, ils incarnent aussi l'antithèse de la production de masse.

Dans cet esprit, Jane Bonnet, une céramiste de Québec habituée du salon, n'expose qu'à Carac'terre et au marché de Noël du Vieux-Port. «Je suis stressée, alors je ne produis pas beaucoup», explique cette ex-informaticienne. Paradoxalement, sa nouvelle collection est décorée d'amusantes fourmis en kimono, plus colorées les unes que les autres.

Élizabeth Hamel, de Saint-Hyacinthe, présente quant à elle des bols beiges d'une simplicité désarmante, mais dont les rebords dansants semblent sortis d'un ballet. Utilisant la cuisson au gaz, plus compliqué que la cuisson électrique, cette finissante de 2008 arrive à faire ressortir à l'intérieur de ses bols un rouge d'une profondeur envoûtante.

Parmi les nouveaux exposants cette année, Mika Sampei, une Japonaise de Tokyo qui a atterri au Québec en 2006 avec son mari. Ses bols dont les rebords sont ornés de petits chats, inspirés des personnages manga, apportent de la fantaisie dans l'univers de la céramique québécoise. Dans un style simi- laire, les bols de Wai-Yant Li ne manqueront pas d'attirer votre attention. 

Photo: Laetitia Decononck, Le Soleil

Les pièce de Stéphanie Blanchet laissent paraître les tours du potier.

La céramique de demainEncore une fois cette année, 13 étudiants de la relève profitent d'une des rares tribunes au Québec pour faire connaître leurs oeuvres. Hélène Chouinard (Québec), qui se passionne pour les théières et les motifs marocains, présente quelques-unes de ses pièces. Aussi, ludiques et originaux, les jeux de dés de Marie-Gabrielle Blais (Québec).

Enfin, si la passion de la céramique sommeille en vous, sachez que Carac'terre offre un atelier de céramique, aujourd'hui et demain, entre 13h et 17h. Pour 20 $, vous goûterez au plaisir de la création en peignant un bol, ensuite cuit au four et refroidi dans le bran de scie selon la technique de cuisson japonaise raku. Pour participer à cet atelier, réservez votre place sur le site Internet www.cera mistes.qc.ca ou par téléphone au 418 524-7337, poste 238.

Carac'terre, c'est tous les jours jusqu'au 30 août, de 9h à 21h. Plus de temps qu'il n'en faut pour apprécier les pièces de la récipiendaire du prix Julien 2009, remis à Denise Cantin par l'Association des céramistes de Québec mercredi dernier.

 

Photo: Laetitia Deconinck, Le Soleil

Inspirées de l'univers manga, les pièces de la Japonaise Mika Sampei apportent de la fantaisie dans le milieu de la céramique québécoise.