Écolos avant leur temps, les soeurs Bélanger ont développé une passion commune : le bricolage. Linda s'adonne à l'ébénisterie et à la sculpture, alors qu'Hélène crée des miniatures. Deux ou trois fois par année, les soeurs se tapent des virées dans les magasins d'artisanat, les quincailleries, histoire de dénicher des idées et de nouveaux matériaux. «Dans ces occasions-là, on s'amuse comme des petites folles, mentionne Linda. C'est vraiment la fête même si on ne gagne pas notre vie avec l'artisanat.»

Or, dès leur plus jeune âge, Hélène et Linda bricolaient. «On fabriquait des maisons de poupée en carton. Et pour ce faire, je récupérais tout ce que je pouvais : des rouleaux de papier de toilette, des boîtes de Kleenex, des vieux vêtements, des contenants de plastique, des bouts de métal.» Ce goût pour la récupération, Linda dit l'avoir conservé. «Et si je n'étais pas aussi gênée, je ferais les poubelles parce qu'il y a de vrais trésors là-dedans.» D'ailleurs, à peu près tout ce qu'elle sculpte est confectionné avec des restes.

«Mais pour créer des miniatures, mentionne Linda, il faut plus que récupérer, il faut savoir recycler. Car reproduire à petite échelle des textures, des meubles, des outils, ça prend beaucoup d'ingéniosité. Ma soeur Hélène a ce talent.» Ainsi, pour imiter la lame d'une scie, elle a récupéré la bande dentelée d'un emballage de papier d'aluminium, des bâtons de café ont servi à faire des lattes de plancher et le contenant d'antisudorifique légèrement bombé s'est transformé en poêle à bois.

D'ailleurs, le mini-atelier d'ébénisterie qu'elle a offert à Linda est plus vrai que nature. Elle a poussé le souci de la perfection jusqu'à mettre de la sciure de bois sur le plancher, des produits nettoyants sous l'évier et une canette de Coca-Cola sur l'établi. La vitrine, qui fait environ 90 cm sur 35 cm, contient pas moins d'une centaine d'objets qui se mesurent en millimètres. Hélène y a consacré plus de 50 heures.

Toutefois, l'art des miniatures n'est pas très répandu au Québec. C'est beaucoup plus populaire aux États-Unis et en Europe, affirme Linda. Là-bas, les miniatures sont données en cadeau lors d'événements comme la naissance d'un enfant, l'inauguration d'une boutique, les anniversaires de mariage, etc. Les gens adorent avoir des modèles réduits de leur passe-temps, d'un coin de jardin ou d'un lieu de création.





Un talent inné d'ébéniste

Contrairement à sa soeur Hélène, Linda s'intéresse davantage aux travaux d'ébénisterie. «Le jour où j'ai touché du bois, j'ai su que j'avais ce talent-là. Mais j'ai vraiment commencé à le développer le jour où on a acheté notre maison, il y sept ans. J'ai commencé par poser des moulures, j'ai refait les planchers puis quand on m'a demandé ce que je voulais à Noël, à ma fête et à Pâques, mon idée était faite. J'ai réclamé une toupie, une sableuse à ruban d'établi, une perceuse à colonne, une scie à chantourner. Il n'était pas question d'avoir un ensemble de salle à dîner, lance-t-elle, alors qu'il me manquait plein d'outils de menuiserie.» Pour parfaire ses connaissances, la jeune femme a suivi des cours de base en menuiserie et s'est abonnée à deux ou trois magazines d'ébénisterie qu'elle fait venir des États-Unis. «Et si, un jour, mon chum me donne le OK, j'envisage de refaire les armoires et de construire un garage.» Jusqu'à présent, toutes ses constructions ont connu du succès, même que la résidence d'été de ses chats est à ce point réussie que son chum Michel aimerait en avoir une grandeur nature au bord du lac.

Au cours des 20 dernières années, Linda a exercé les métiers d'imprimeur, de webmestre, de chauffeur d'autobus, mais de toutes ces activités, c'est l'ébénisterie qu'elle préfère. «Pour moi, une planche de bois n'est pas un simple objet, c'est de la matière vivante que je respecte et que je peux façonner.» À l'approche de la quarantaine, elle formule le souhait de pouvoir travailler auprès d'un ébéniste. «J'adore tous les petits travaux de finition qui demandent du temps et de la patience, dit-elle. Et je pense que je serais un bon apprenti pour quelqu'un qui a besoin de fignoler.»

Pour en savoir un peu plus sur la passion des soeurs Bélanger, vous pouvez naviguer au www.boisetmini.com.

Photo: Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil

Linda Bélanger, qui s'intéresse davantage aux travaux d'ébénisterie, montre ici l'oeuvre de sa soeur Hélène.