Ça tombe bien; les années 60 sont à la mode. En franchissant le seuil de la maison édifiée pour l’homme d’affaires Raymond Miron – un des frères de la famille propriétaire des anciennes carrières - Guy Gervais est tombé à la renverse l’an dernier. Bâtie en 1960, cette maison, modelée par l’architecte Jacques Vincent, n’avait rien perdu de son éclat.

Ça tombe bien; les années 60 sont à la mode. En franchissant le seuil de la maison édifiée pour l’homme d’affaires Raymond Miron – un des frères de la famille propriétaire des anciennes carrières - Guy Gervais est tombé à la renverse l’an dernier. Bâtie en 1960, cette maison, modelée par l’architecte Jacques Vincent, n’avait rien perdu de son éclat.



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Au premier coup d’œil, il y a en effet de quoi être renversé: le visiteur admire d’abord la rivière des Prairies qui semble envahir le salon par les immenses fenêtres, ensuite, sur la gauche, il est saisi par une vision céleste: une piscine intérieure grandiose parée d’une murale en céramique et mosaïque créée par Alfred Pellan. L’instant mérite une pose pour reprendre son souffle.

 

Ultramoderne pour l’époque, cette maison de 8000 pieds carrés (740 mètres carrés) a été pourvue d’un chauffage radiant à l’eau chaude et d’un système de ventilation. «Le système d’électricité était aussi très performant. C’était de la domotique avant l’heure», nous explique M. Gervais, PDG du Groupe Carreaux Céragrès.

 

Le propriétaire précédent a cédé la maison à Guy Gervais en août 2007, après avoir réalisé le gros œuvre de reconstruction incluant la réfection du toit, la réparation de la corniche en cuivre sur tout le périmètre extérieur et le remplacement des majestueuses – et nombreuses – fenêtres. «Je n’ai fait que réactualiser la maison», souligne modestement M. Gervais.

 Le réaménagement et la décoration sont très respectueux de l’époque et disons-le, époustouflants. Quand il l’a pu, le propriétaire a conservé avec soin les éléments existants, en tout ou en partie. Parmi les éléments majeurs, on remarque le foyer du salon, avec sa hotte en cuivre originale et dont l’arrière est tapissé de pierres de rivière.

Restaurer la mosaïque

 

M. Gervais a fait l’effort de conserver les mosaïques de mur et de planchers des salles de bains du rez-de-chaussée. Il a même gardé les appareils sanitaires, turquoise et beige, d’origine en rectifiant la décoration avec de la céramique blanche. Ce que le propriétaire a réalisé au sous-sol, dans l’ancien salon de coiffure de mesdames Miron, est proprement hallucinant: les cabinets sont d’époque ainsi que les fauteuils roses en moleskine et le lavabo rose en céramique émaillée... Mais surtout, M. Gervais a créé expressément une mosaïque de pâte de verre dans les tons rose irisé qui tapisse toute la pièce. Du grand art.

 

La rumeur dit que c’est le même designer du défunt Kon-Tiki à Montréal qui a réalisé la partie amusement au sous-sol. En arrivant, M. Gervais a donné à cet espace une blancheur insoupçonnée. Il a repeint la paille sur les murs (!). Le bar est toujours là, désormais tout blanc. Les tabourets sont les mêmes; seule l’assise a été modifiée. Et par-ci, par-là, sur le fond immaculé, se détachent quelques masques et totems de style polynésien qui furent les témoins des fiestas organisées ici dans les années 60.

 

Tout est linéaire dans cette maison. Plafonds et moulures sont en pin de Colombie-Britannique. À l’extérieur, le bâtiment, rectangulaire, est délimité par un couronnement en cuivre. Sur la façade avant et en arrière, de même qu’à certains endroits choisis dans la maison, des pierres d’ardoise posées en maçonnerie annoncent le style des années 60. En tout, la propriété dispose de 20 000 pieds carrés de terrain, dont une partie longe la rivière des Prairies.



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ARTV vous fait visiter la maison dans le cadre

de h. En rappel mardi, 18h

et 23h 30. Visite libre, lundi à 19

Photo David Boily, La Presse

Une vue du salon qui donne sur la rivière des Prairies.