Le réveil se fait difficilement, les épaules sont endolories, le dos est sensible. On a changé de position, de draps, d'oreiller, de réveille-matin, on a même tenté la relaxation avant le dodo, mais rien n'y fait. Et si le problème venait du matelas?

Le réveil se fait difficilement, les épaules sont endolories, le dos est sensible. On a changé de position, de draps, d'oreiller, de réveille-matin, on a même tenté la relaxation avant le dodo, mais rien n'y fait. Et si le problème venait du matelas?

Changer son matelas n'est pas une mince tâche. Il faut d'abord savoir ce qui est confortable et si notre matelas est adapté à notre morphologie et à notre poids. Les points de pression sont en général à la source des problèmes de confort au sommeil.

 Autrement dit, si les épaules sont écrasées, ou les hanches endolories, c'est peut-être que ce qui soutient durant la nuit est trop ferme. Et s'il est difficile de se tourner, il est trop mou. Pour résoudre la question, il existe une très grande gamme de produits sur le marché et une aussi grande variété de combinaisons. À commencer par les ressorts. Ils peuvent être ensachés (individuels) ou reliés à l'aide d'un fil d'acier. Dans ce dernier cas, si le partenaire bouge, l'autre rebondit. «Les matelas avec des ressorts attachés sont offerts à partir de 599 $. Ceux qui ont des ressorts indépendants, à partir de 799 $, et ça peut aller jusqu'à 1899 $. Ça dépend de la qualité», détaille Michel Dorion, d'Ameublements Tanguay.

Sur les ressorts sera ensuite appliquée une mousse et c'est la nature de cette dernière, sa densité et son épaisseur qui détermineront si le dormeur se réveillera en douceur... ou engourdi. Il existe quelques types de recouvrements dont le latex et la mousse alvéolée. Pour un modèle en latex, qui coûte plus de 1200 $, il faut un minimum de huit pouces d'épaisseur. La mousse conventionnelle, règle générale, recouvre une série de ressorts et son épaisseur varie grandement, tout comme son prix. D'ailleurs, c'est ce type de matelas qui est recommandé pour les enfants : on se soucie davantage de la durabilité, puisque l'enfant grandira et usera peut-être son lit... comme trampoline!

Enfin, si cette mousse traditionnelle convient généralement, la viscoélastique (ou viscose) gagne en notoriété. Développée par la Nasa, cette mousse épouse les formes du corps sous l'influence de la chaleur; le hic toutefois, elle garde une partie de cette chaleur, ce qui peut incommoder certains dormeurs. Comme le produit complet en viscose est assez dispendieux, «un grand deux places peut coûter à partir de 1400 $», précise Marc Savard de Matelas Dauphin, il existe des matelas à ressorts sur lesquels est appliquée une épaisseur. Son prix, qui débute à 700 $, varie selon le nombre de couches de mousse, et surtout de sa dimension. Les experts suggèrent d'ailleurs un minimum de trois pouces. Mais à cette étape, il s'agit du confort de chacun et, surtout, de son budget. Il ne faut pas oublier que, pour un support efficace et uniforme, un sommier est nécessaire et il peut coûter 300 $.

Entretien

Le matelas placé et en service, son entretien n'est pas très exigeant, notamment parce qu'il est de moins en moins nécessaire de le tourner. «S'il faut le faire, on recommande aux trois mois, explique Marc Savard. Mais la plupart des produits d'aujourd'hui ne se tournent pas, ils sont fait pour durer 20 ans.»

Il est conseillé de chasser les acariens avec l'aspirateur chaque fois que les draps sont changés et le couvre-matelas relevé. Et si vous avez l'habitude de déjeuner au lit, le couvre-matelas est doublement indispensable, «il en existe des imperméables en ratine de coton», précise-t-il. Un dégât peut se nettoyer à la surface, mais il risque d'endommager le matériau intérieur, voire l'égrainer.

Un nouveau matelas en cinq points

> Le Conseil canadien pour un meilleur sommeil suggère de faire un court test lorsque vous essayez les matelas. Placez la paume de la main sous le bas du dos. Elle bouge librement : le matelas est trop ferme; elle est ensevelie sous la mousse : il est trop mou.

> Il faut connaître les composants de son matelas actuel : mousse, ressorts, synthétique ou pas, âge.

> À cela s'ajoutent les conditions du matelas : un trou au centre, sur un seul côté, les ressorts sont perceptibles, etc.

> Dans quelle position dormez-vous? Sur le dos, le côté, le ventre, etc.

> Le tout pour finalement expliquer au vendeur les problèmes occasionnés par le matelas. Bref, comment vous vous sentez au réveil.

Écolo, le dodo?

Eh oui, même les matelas pourraient devenir, un jour, écologiques. Plusieurs détaillants commencent à mettre sur le marché des produits verts, en partie. La compagnie Zedbeb offre dans son magasin des matelas où on remplace une partie, environ 30 %, de l'huile pétrochimique pour de l'huile de soja. Outre l'huile de la mousse, les fabricants se lancent de plus en plus dans la fibre naturelle pour le recouvrement. Le bambou serait notamment une des matières en vogue pour la réalisation de la prochaine génération de matelas.

Lit d'eau : juste une vague

Les commerçants du milieu semblent s'entendre. Les matelas d'eau ne sont plus en vogue. La cause : le produit n'est aujourd'hui pas recommandé aux consommateurs. «Ça aura eu quelque chose de bon», soutient quant à lui Richard Roussin de Matelas Dauphin. «Après l'arrivée de ces lits, l'industrie des matelas a évolué. On n'avait pas le choix.» Chez Matelas Dauphin, où on n'a jamais offert le produit d'eau, on est plutôt passé en mode air. Il s'agit d'un matelas où chaque côté a son coussin gonflable. Si madame aime mieux mou et monsieur, plus ferme, chacun l'ajuste comme il le désire avec une télécommande. Mais le confort de chacun n'est pas donné : ce nouveau modèle coûte près de 2700 $.

 

Les ressorts ensachés permettent de bouger sans déranger celui ou celle qui dort à côté.