L'écologie et l'ergonomie modèlent les bureaux d'aujourd'hui. Tout comme les ordinateurs qu'ils supportent, ces meubles modulaires peuvent maintenant être reconfigurés ou mis à jour, en quelques clics !

L'écologie et l'ergonomie modèlent les bureaux d'aujourd'hui. Tout comme les ordinateurs qu'ils supportent, ces meubles modulaires peuvent maintenant être reconfigurés ou mis à jour, en quelques clics !

 L'ordinateur portable et l'écran plat sont les deux principaux responsables de l'évolution du design des bureaux, selon Frédéric Marrier, directeur de la recherche et du développement chez le fabricant de mobilier de bureau Teknion Roy & Breton de Saint-Romuald.

 L'arrivée des moniteurs plats a mis un terme au règne des immenses écrans cathodiques beiges. Au style soigné, ces panneaux à cristaux liquides permettent de maximiser l'espace de travail, qui a du coup été resserré.

Le rangement s'est également déplacé vers le dessous et les côtés du meuble principal. La surface de travail étant moins profonde, les tablettes en hauteur perdent en volume et ne peuvent garder autant de documents qu'avant. «On abaisse ainsi la barrière visuelle. Côté environnement, il y a plus de luminosité extérieure ; c'est plus agréable», explique Frédéric Marrier.

 Les bras articulés, qui maintiennent l'écran directement sur le mobilier et libèrent le dessous de l'appareil, gagnent aussi en popularité. «C'est plus raffiné. Avant, on essayait de tout fermer pour cacher la " tour CPU " et le gros écran. Aujourd'hui, on ferme le laptop !» illustre M. Marrier. Et le bureau s'entretient, par conséquent, plus facilement.

 Anne-Marie Laprise, représentante chez le détaillant de mobilier de bureau MAB Profil de Québec, indique que les accessoires ergonomiques aussi se multiplient. Elle retient notamment les supports qui permettent d'ajuster les portables à la hauteur désirée et les tablettes à clavier réglables.

 «On a plus de demandes pour le travail à domicile, dans le résidentiel. Ils (les travailleurs à domicile) veulent des bureaux plus spécialisés que ceux des grandes surfaces et sont prêts à débourser plus», remarque Mme Laprise.

 Plus légers

 Pour ses aménagements, la designer Catherine Tremblay favorise les grandes tables de travail. Combinées à un caisson sur roulettes, ces surfaces simples «sont beaucoup moins austères que les bureaux avec huches».

 Bien que l'on ait besoin de beaucoup moins d'espace grâce aux changements technologiques, «il ne faut pas aller en bas de quatre pieds de longueur pour un bureau, avance Mme Tremblay. Et l'idéal, pour la profondeur, c'est 30 pouces».

 L'amalgame de métal, de verre et de bois - ou son imitation en stratifié - est très tendance actuellement. «On essaie d'alléger le design», expose Alain Laroche, conseiller en mobilier et aménagement chez MBH mobilier de bureau, à Québec.

 Influencés par le design européen, les fabricants d'ici conçoivent des meubles plus petits. «En Europe, l'espace est beaucoup plus calculé», relève M. Laroche. On voit donc de plus en plus de meubles conviviaux et ajustables, qui conviennent à tous, du plus grand au plus corpulent.

Courant environnemental

 Dans les prochaines années, M. Marrier croit, et espère, que les gens accorderont de plus en plus de place à l'environnement, tant au sens ambiant qu'au sens écologique.

 Les consommateurs et gestionnaires veulent plus de lumière, des matériaux qui ne libèrent pas de substances toxiques et des meubles en matériel recyclé et recyclable. Frédéric Marrier assure que tous les manufacturiers sont conscients de cette demande environnementale de plus en plus insistante reliées aux projets Leadership in Energy and Environmental Design (LEED).

 «Les compagnies pensent aussi à upgrader les anciens meubles, au lieu de complètement les changer. Ce sont des "systèmes"», ajoute Alain Laroche qui remarque que plusieurs fabricants font déjà leur part pour l'environnement. «Ce sont les clients qui n'en demandent pas assez !»

 La designer Catherine Tremblay indique néanmoins qu'elle a de plus en plus de demandes pour des matériaux «verts»... qu'elle a parfois du mal à dénicher.

 La posture

 Il n'y a pas de posture idéale pour travailler à un bureau, avec ou sans ordinateur, soutient Alain Delisle, chercheur à l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). «Peu importe la posture adoptée, si on reste comme ça tout le temps, il y aura un inconfort», affirme-t-il.

 S'ajustant beaucoup plus facilement, les bureaux et chaises d'aujourd'hui, «sont des gros blocs LEGO : ils sont flexibles, interchangeables», indique Alain Laroche de chez MBH.

 M. Delisle suggère donc de varier l'ajustement des chaises et de mobilier afin d'éviter les périodes statiques de plus d'une heure.

Où disposer le bureau?

 Pour les devoirs des jeunes enfants : idéalement dans la chambre, pour favoriser la concentration.

 Pour les travaux scolaires des ados : dans une verrière ou dans un espace à l'étage, comme une mezzanine, «où l'adulte pourra jeter un coup d'oeil», précise la designer Catherine Tremblay.

 Pour les travailleurs à domicile : le bureau devrait être dans une pièce fermée, un espace cloisonné qui permet de faire une coupure plus facilement avec le reste de la maison.

 Mme Tremblay indique aussi que placer le bureau devant les carreaux d'une pièce fenêtrée permet de «sauver» de l'espace utile pour le rangement. «De plus, l'écran d'ordinateur sera à contre-jour, note-t-elle. On évite ainsi les reflets.»

 

Photo fournie par Teknion

Combinées à un caisson sur roulettes, les grandes tables de travail sont moins austères et plus polyvalentes que les bureaux avec huches.