L'architecte Louis Joseph Papineau a fait cadeau d'une maison à sa fille Natalie-Anne. Tapie entre un boisé et un quartier résidentiel de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, elle réitère l'audace et la simplicité dont le concepteur se réclamait, il y a 44 ans, quand il avait dessiné sa propre maison, à Laval.

L'architecte Louis Joseph Papineau a fait cadeau d'une maison à sa fille Natalie-Anne. Tapie entre un boisé et un quartier résidentiel de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, elle réitère l'audace et la simplicité dont le concepteur se réclamait, il y a 44 ans, quand il avait dessiné sa propre maison, à Laval.

 «Mon père a reproduit l'îlot de cuisine de mon enfance», raconte Natalie-Anne Papineau, en désignant le meuble sur la photo d'un magazine de décoration de 1985. Quelques pages plus loin, un cabinet de douche fermé par des portes vitrées souligne l'avant-gardisme de cet architecte qui avait conçu sa maison en 1963.

C'est fascinant de parcourir le reportage dont elle a été l'objet en 1985. À quelques détails près, la forme des bouteilles de bière et de la pomme de douche par exemple, on croirait qu'il s'agit d'une maison contemporaine.

 «Mes préoccupations sont les mêmes aujourd'hui», a confirmé Louis Joseph Papineau au téléphone. «Je cherche la simplicité, le minimalisme. Mon défi est de trouver des solutions qui ont l'air simples à des problèmes compliqués.»

 Le terrain de Sainte-Catherine sur lequel est bâtie la maison de Natalie-Anne était trop étroit pour une construction régulière. Beau défi ! En plus, il s'évase vers le bois, à l'arrière.

 C'est dans cette direction que l'architecte est allé chercher la lumière, avec des grandes fenêtres qui n'ont pour seuls témoins que les arbres. «Il n'y avait aucune nécessité de faire des fenêtres avec une vue sur la rue», a-t-il commenté.

 Où que l'on se trouve, dans la maison ou sur la terrasse, on est à l'abri des regards des voisins. Cette intimité tient à un énorme mur blanc à angle, qui dissimule la porte d'entrée à l'avant et qui se prolonge sur le côté de la terrasse arrière. Il donne à la maison toute sa singularité.

 L'étage des adultes

 Le niveau supérieur de la maison est occupé par la cuisine, le salon et la chambre principale. «C'est l'étage des adultes», résume Benoît Lepage, le conjoint de Natalie-Anne.

 Sur les murs et sur le plancher, les carrés de céramique de 18 pouces rythment l'espace. Les armoires de mélamine, l'îlot central, les rangements du salon au-dessus du foyer et du téléviseur répondent aux joints des tuiles dans une continuité parfaite.

Dans la chambre et dans la salle de bains, les matériaux et les motifs sont à l'avenant. Quelques toiles et des sculptures de la propriétaire égaient les pièces.

 Devant les fenêtres des chambres, des toiles rigides coulissantes s'effacent sur les murs blancs quand elles sont ouvertes. «On a le vert de la nature comme couleur», mentionne Benoît Lepage.

 «En décoration, je suis adepte du minimalisme au dernier degré, confie Louis Joseph Papineau. C'est le design qui compte. La richesse des matériaux n'est pas essentielle à la beauté.» Natalie-Anne est la digne fille de son père.

 Un sous-sol bien planifié

 La pente naturelle du terrain a permis d'aménager un espace de vie pour les enfants au sous-sol. Comme dans la maison de Laval. Louis Joseph Papineau ne comprend pas que le sous-sol ne soit pas mieux exploité dans nos maisons. «C'est un volume qui coûte très cher, explique-t-il. Mais il n'est jamais planifié. C'est honteux.»

Quatre chambres en enfilade de neuf pieds sur huit font face à une salle d'eau et à une douche indépendantes.

 Puis, au fond, une pièce plus vaste sert de salle de jeux et de coin devoirs. L'apport de lumière est étonnant.

 Mais où range-t-on les vélos et les outils quand on n'a pas de cave ? Dans un immense débarras sous la terrasse. Et dans le vestibule, en bas, qui est assez grand pour accueillir les manteaux, les bottes et les skis.

 «Il faut penser à ça quand on dessine une maison, soutient l'architecte. Mais aujourd'hui, on se préoccupe plutôt de faire un extérieur très beau. Et ensuite, on fait fitter l'intérieur.»

 

Photo Érick Labbé, Le Soleil

L'espace du sous-sol a été pleinement exploité et sert de refuge aux enfants des propriétaires.