Depuis ses débuts, le designer américain Jonathan Adler, 48 ans, n'a cessé de monter dans la sphère déco. Aujourd'hui, il compte 28 magasins et son style a la cote: un glamour aux couleurs intenses et aux accents rétro. Nous l'avons croisé lors du plus récent Salon du design d'intérieur de Toronto.

L'histoire de Jonathan Adler, natif du New Jersey, commence avec un coup de foudre pour la poterie. À l'âge de 12 ans, il manie pour la première fois un tour à potier dans un camp de vacances. Révélation. Il supplie ses parents de lui acheter un tour et un four...

Onze ans plus tard, pendant ses études, un professeur lui suggère plutôt d'abandonner la poterie et de changer de métier... En 1990, Jonathan Adler s'établit à New York et travaille au sein de l'industrie du divertissement. Malheureux, il décide, malgré l'avis de son professeur, de revenir à ses premières amours et réalise une collection de pots qu'il présente aux acheteurs du prestigieux magasin Barneys New York... qui passent une commande! La carrière de Jonathan Adler prend alors son envol. Après avoir déniché un atelier de production au Pérou, il ouvre son premier magasin dans SoHo, en 1998. Depuis, le potier s'est taillé une place de choix dans l'univers de la déco. Il conçoit non seulement de la poterie, mais aussi des coussins, des canapés, des fauteuils, des tables, des luminaires, de la literie, des accessoires de mode... Dans la foulée, il a publié des livres (dans lesquels il révèle comment insuffler de la joie et du chic dans son intérieur) et s'est marié avec son compagnon Simon Doonan.

Le roi du «luxe impertinent» fait des adeptes grâce à son style pimpant (et ornementé) qui mélange plusieurs influences: du modernisme «mid-century» au pop art en passant par l'esprit de Palm Beach des années 70. Parmi ses muses, on compte Andy Warhol, l'architecte et designer Gio Ponti et Yves Saint Laurent.

Le designer, dont le credo se résume à trois mots - style, artisanat et joie - était l'un des invités vedettes au plus récent Salon du design d'intérieur (IDS15), de Toronto. Ce dernier, qui connaît quelques mots de français, a répondu à trois questions éclair en matière d'aménagement et de nouveaux courants.

1. Quel est votre meilleur truc pour injecter de la joie dans un aménagement?

Quelques accents d'orange vif dynamisent un décor neutre. La couleur orange, c'est la couleur du soleil et, selon moi, de la joie. Aussi, l'orange me fait penser à la Californie, un endroit très réjouissant.

2. Quelle est la principale erreur commise en décoration?

Lorsque les gens font face à un choix, ils optent la plupart du temps pour la solution la plus modérée, la moins audacieuse. De petits objets pas trop voyants... Et c'est une erreur. Quand je découvre une maison, je veux voir quelques gestes excessifs (over the top). Vous pouvez choisir un élément imposant ou une couleur vibrante. Un lustre coûteux ou une lampe volumineuse, par exemple.

3. Comment jugez-vous le retour du glamour des années 70 en décoration: est-ce une tendance ou un engouement éphémère?

Je pense que c'est une réelle tendance et, à mes yeux, elle coïncide avec l'arrivée des finis métalliques lustrés, des tons chauds d'or, d'or rose et de platine. Sans oublier le chic du moment, qui rappelle celui d'Halston [un créateur de mode américain, icône des années 70]. En aménagement, il est souhaitable de faire cohabiter un peu de minimalisme, de brillant et un zeste d'irrévérence. Comme designer, je suis plutôt minimaliste, mais en tant que décorateur, je suis assez maximaliste.

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