«Il en résulte un climat doux, satiné, reposant et lumineux», résume la designer d'intérieur, Caroline Fréchette.

«Il en résulte un climat doux, satiné, reposant et lumineux», résume la designer d'intérieur, Caroline Fréchette.

Au service des magasins Ameublements Tanguay, Mme Fréchette signe, pour la septième fois, l'aménagement de la maison de prestige de la Fondation Maurice Tanguay. La 10e en autant d'années.

Bois brun, murs clairs, verre et robinetterie moderne composent la grande salle de bains.

Quoique les couleurs et tons prennent appui sur des matériaux tels le bois brun des planchers, de l'escalier et des rampes, la pierre de culture (en béton léger) pâle de quelques murs, la céramique pastel - imitant le bois peint à s'y méprendre - du parquet du vestibule, bordé de cailloux incrustés.

Sans compter quelques objets trouvés dans des boutiques ou magasins de Québec: des oiseaux de marais, d'imposantes carafes en verre clair à demi remplie de sable de plage sur lequel s'étalent des coquillages. Et encore.

Dans la chambre «ado», l'artiste Marie Lemoine, de Faux-finis Katia Desgranges, a peint un phare sur une langue de terre. Les rideaux et la couette en rayures rappellent les pierres stratifiées du bord de mer.

Dans la chambre «ado», une artiste (Marie Lemoine de Faux- finis Katia Desgranges) a peint un phare sur une langue de terre. Les rideaux et la couette en rayures rappellent les pierres stratifiées du bord de mer.

Dans celle de la fillette, plus loin, des fleurs murales semblent voleter comme si elles avaient été soulevées par un vent marin. L'une d'elles se pose même sur une corniche de plafond. Elles sont peintes à la main. À la maison, on peut faire ainsi ou autrement.

La designer concède, du reste, que la composition de cette pièce est fondée sur les textures, couleurs et motifs du couvre-lit et ses polochons.

Textile

Dans la chambre de fillette, des fleurs murales semblent voleter comme si elles avaient été soulevées par un vent marin.

D'un autre côté, le vivoir comprend des meubles beige «solides» contemporains. Une chaise délicate d'esprit Louis XV vient rappeler que, dans les décors du bord de mer de la Nouvelle-Angleterre, on aime mélanger les styles.

Dans la même pièce, un des murs est tapissé d'un textile opalin qui s'apparente à un ouvrage au métier. Il réunit, subtilement, toutes les couleurs et tons disséminés dans la maison qui sont mis en valeur par la lumière qui coule en tout sens à partir le fenêtres à volets inférieurs ouvrants et supérieurs, carrelés.

Encore qu'elles sont trompe-l'oeil, puisque donnant à première vue l'impression d'être traditionnelles ou à guillotine. Même avec les nombreuses persiennes à mi-fenêtre, il fait clair dans cette maison.

Dans le vivoir toujours, le plafond est tout en solives et planches. Comme les maisons de Nouvelle-Angleterre aussi bien que les demeures anciennes ou patrimoniales de chez nous. En cela, la Nouvelle-Angleterre nous ressemble, et réciproquement.

Purisme

Mélange de styles dans cette cuisine à aire ouverte.

Mais pousser, par purisme, une idée comme celle des maisons du bord de mer à fond ne serait ni seyant ni opportun. «Car le bâtiment serait comme un corps étranger dans notre monde. Il doit aussi tenir compte de notre culture, de nos traditions, de notre mode de vie», plaide Yvan Deschênes, l'architecte de cette 10e maison familiale. Comme c'est lui qui le fut pour les neuf autres.

La cuisine, ici, est à aire ouverte. «Cela nous ressemble. Car, au Québec, c'est là qu'on se réunit machinalement. En Nouvelle-Angleterre, les cuisines sont éventuellement fermées, peut-être même exiguës», suppose M. Deschênes.

En cela, nos cuisines et les leurs peuvent s'opposer. Mais, dans la maison familiale, des petits carreaux d'armoire en verre turquoise, sertis de gros coquillages, font un clin d'oeil complice à la mer et à la Nouvelle-Angleterre.