Des vieux skis de fond en croix dans le haut d'un mur, un frigo de la Saint-Vincent-de-Paul et des lampes de métal ressuscitées grâce à quelques coups de pinceau, se fondent à un décor régi par un foyer central et des meubles de bois fabriqués sur mesure pour une résidence secondaire démesurée.

Des vieux skis de fond en croix dans le haut d'un mur, un frigo de la Saint-Vincent-de-Paul et des lampes de métal ressuscitées grâce à quelques coups de pinceau, se fondent à un décor régi par un foyer central et des meubles de bois fabriqués sur mesure pour une résidence secondaire démesurée.

Le couple a mis deux ans pour métamorphoser cette grange cinquantenaire en maison.

La propriétaire rêvait d'une vieille grange. Elle a été servie, il y a deux ans, lorsqu'elle a aperçu une pancarte «à vendre» devant ce chenil de Saint-Ferréol qui servait de hangar et de garage. Elle a immédiatement entrevu tout son potentiel. Mais elle n'avait pas imaginé la somme de travail qu'il lui faudrait abattre pour métamorphoser cette grange cinquantenaire en maison, fut-elle secondaire. Ça lui a pris deux ans.

«Un chantier l'hiver, c'est compliqué, analyse-t-elle. On s'est donné beaucoup de trouble.» Mais depuis l'Action de grâces, elle respire. Son chalet est fin prêt pour Noël, pour le jour de l'An de grâces, elle respire. Son chalet est fin prêt pour Noël, pour le jour de l'An et pour toutes ces journées de fin de semaine où la smala débarque et envahit les quatre chambres et la mezzanine-dortoir. Car voilà la rançon d'une grande maison: ça attire la visite, aimantée par le confort cinq étoiles et les pentes du mont Sainte-Anne.

La pièce principale est immense. Par ses murs de bois et son plafond très haut, elle assume ses origines de vieille grange. Ils ont été refaits, bien sûr, mais de l'extérieur. Des sofas dodus, des poufs, des berceuses et de tables pleines de jeux de société s'agencent en un cocon douillet autour de l'élément phare du salon: un foyer Don-Bar.

Une cuisine chic avec un comptoir-lunch en demi-lune, des luminaires sur rails et un frigo en inox.

L'espace cuisine se trouve au fond, dans un coin fenestré devant lequel se déploie un panorama tout en neige et en montagne. Les électroménagers en inox, les luminaires halogènes sur rails et les deux comptoirs en demi-lune réchappés d'un bar branché n'annulent pas l'effet «chalet» entretenu par les proprios.

Les quatre lustres ringards et la table réfectoire aux pattes mal équarries ne donnent-ils pas à la pièce une vague apparence de sous-sol et de cabane à sucre? Il y a aussi ces cadres dépareillés, cette petite ardoise, ces fleurs séchées et cette nappe à carreaux qui dictent la tenue des convives: pantoufles, jean et polar.

Tout en rouge

Le rouge cimente les éléments disparates. Écarlates sont les armoires de cuisine, le vétuste frigo du coin bar, les chaises, les lampes de métal, les chaudrons et le salmigondis de bibelots campagnards. La futée propriétaire a même décoré les quatre chambres à l'identique, de lits et d'armoires de bois, ainsi que de couettes fleuries, de rideaux et de coussins rouges. «La grange était rouge au départ», se justifie-t-elle.

Le lavabo mexicain de porcelaine a influencé la décoration de la salle de bains.

Seules les deux salles de bains font exception à ce filon incarnat. Elles ont été équipées de lavabos de porcelaine marchandés au Mexique. Ornés de motifs exubérants, ils ont imposé le bleu comme dominante. Une cuve turquoise dénichée chez Winners complète la chouette buanderie, attenante à la salle d'eau près de la cuisine.

Du côté des chambres, la douche a été installée dans une autre pièce que les sanitaires. Ses murs sont recouverts d'une céramique imitant les galets.

Les planchers de cet étage sont fabriqués de grands panneaux carrés de merisier russe, ceinturés de planches de pin. Au rez-de-chaussée car, oui, il y a un beau grand logement à ce niveau, le plancher est enduit de béton chauffant teint à l'acide.

Un immense dortoir a été aménagé sur la mezzanine du chalet.

Le résultat est surprenant dans cet environnement champêtre et reposant, meublé de vieilleries joliment retapées. Une balançoire de bois tient lieu de banc devant le haut comptoir-lunch. Une idée à retenir.

«Ces derniers mois, je n'ai pas beaucoup fréquenté Simons et Renfrew, a badiné la bricoleuse. C'était plutôt Réno et Rona.» Ce chalet, c'était son troisième chantier. Si quelqu'un osait lui en proposer un quatrième, c'est par «une cuite dans le Sud» qu'elle lui répondrait. Mais en réalité, il lui reste un projet à réaliser dans sa grange-chalet: un mur d'escalade sous la mezzanine.