Avec ses couleurs ramenées du Maroc, de l'Espagne et de Tahiti, où la famille a notamment vécu, cette demeure du quartier Saint-Sacrement prend des airs de station balnéaire. On s'étonne même de ne pas entendre les vagues mourir au loin.

Avec ses couleurs ramenées du Maroc, de l'Espagne et de Tahiti, où la famille a notamment vécu, cette demeure du quartier Saint-Sacrement prend des airs de station balnéaire. On s'étonne même de ne pas entendre les vagues mourir au loin.

Imaginez l'effet quand il fait - 40 degrés dehors, suggère Fabienne en présentant sa maison où la fraîche blancheur de certains murs côtoie le jaune ocre, le bleu franc et l'orangé. Il s'agit là des teintes retenues pour l'entrée et la salle de séjour. Tout se découpe, se contraste et se tonifie.

Le scénario se répète à l'étage où une rampe se démarque du mur. Elle a été recouverte d'un «pigment bleu outre-mer pur, une couleur non trafiquée», explique Fabienne, née au Maroc, mais en réalité Parisienne.

Décidément, l'azur a la cote dans cette famille. On en retrouve encore dans la chambre de Martin, le fils aîné. En deux tons, cette fois, déclinés sur un seul mur. «Le truc, c'est de ne pas en mettre partout», insiste sa mère. Celle-ci mentionne que la peinture mate, qu'elle préfère, absorbe la lumière et reflète vraiment la couleur, alors que la peinture brillante absorbe et renvoie la lumière seulement.

Dans la chambre de Benjamin, Fabienne est partie de la rayure rouge d'un bateau sur un tableau - la famille a le pied marin. Donc à partir de ce détail, elle a créé la pièce, toujours en mettant l'accent coloré sur un mur seulement.

Pour la chambre des maîtres, elle a plutôt opté pour des accessoires rouge, rose fuchsia et orangé. «Ce n'est pas agressif, c'est doux», fait-elle remarquer. Mais comment faire passer ça à un mari? «Il est amoureux de ce que je fais dans la maison. Aussi, avoir vécu à Tahiti change tout. À force de vivre dans ces pays, on devient imbibé», dit Fabienne en montrant une robe à fleurs roses ramenée de là-bas.

Pour ajouter à cette recherche de coloris, Fabienne joue de textures. Dans le salon et l'entrée, deux murs doux au toucher et légèrement brillants sont faits de plâtre de Venise, qui comprend de la poudre de marbre.

Et partout dans la maisonnée, on reconnaît la touche de Madame, qui est mosaïste. La chienne aime bien se coucher au frais sur les dessins incrustés dans l'entrée. À la cuisine, un cerf-volant en céramique rouge et orange parcourt la pièce. Les couleurs sont ici moins franches. Les panneaux d'armoire en chêne ont été peints argentés, pour un effet «pro et design» peu coûteux aux côtés des électros en acier. Au mur, Fabienne a choisi un violet très clair, presque une ombre. «C'est léger, mais présent.»

Dans un tout autre style, la grande salle de bains répond au thème de la feuille de bambou. Le plancher est d'abord fait de ce bois. Les courbes du luminaire et de la douche respectent la forme de la feuille. La céramique verte tranche, bordée de blanc. Fabienne y a incrusté des morceaux d'or ramenés d'Italie.

Des matériaux et des idées, elle en a rapporté comme ça de partout. Dans ses tiroirs, des carreaux de toutes les couleurs viennent de France. Comme table de chevet, elle utilise une magnifique malle berbère. Au mur, dans le salon, des râpes à fromage fixées en guise d'abat-jour lui rappellent l'Espagne. «Là-bas, on met ça dehors pour éloigner les moustiques.» Heureux mélange, les meubles antiques du Vieux Continent voisinent les accessoires IKEA.

Arches inspirantes

Fabienne a aussi arrondi le haut des ouvertures entre les pièces pour créer des arches inspirées de la Méditerranée. «Dans le rond, il y a quelque chose de tendre, de féminin.» Et pas question de les boucher d'une porte. «J'ai une phobie des portes, je les hais, ça me stresse.» Ainsi circule-t-on sans encombre à travers cette mosaïque de couleurs venues d'ailleurs.