Sollicitée par les montagnes et la nature, elle fabrique des bols et des vases qui lui ont valu le prix de la relève, au dernier Salon des métiers d'art, à Montréal. À 53 ans, il fallait le faire.

Sollicitée par les montagnes et la nature, elle fabrique des bols et des vases qui lui ont valu le prix de la relève, au dernier Salon des métiers d'art, à Montréal. À 53 ans, il fallait le faire.

Dix ans plus tôt, elle avait senti l'urgence d'explorer son côté artistique. Elle a donc pris une «année sans solde» pour commencer un DEC en techniques de métiers d'art (option céramique), à la Maison des métiers d'art de Québec. «Je ne suis jamais retournée travailler», raconte celle qui fut enseignante pendant plus de 20 ans, au primaire, puis à l'éducation des adultes.

«La chaloupe à grand-maman», le plat de service créé par Denise Goyer et Alain Bonneau.

«Sans mon conjoint, je n'y serais pas arrivée», poursuit-elle. Ce soutien inestimable lui a permis de pousser sa recherche et de développer l'art du raku nu, qu'elle se targue d'être la seule à maîtriser au Québec. Le raku est une technique de cuisson japonaise, en vertu de laquelle un objet d'argile est recouvert d'une glaçure, puis placé dans un four à 900 degrés. Quand il en sort, le choc thermique produit une craquelure dans la glaçure. Le bran de scie dans lequel il est plongé brûle, sa fumée pénètre le réseau tout fendillé et dessine de jolis motifs.

«Moi, j'enlève ensuite la glaçure», explique Janine Parent. Le raku nu, c'est ça! Pour une pièce réussie, la céramiste en aura raté quatre. «Il faut que ça craquelle, pas que ça craque», précise-t-elle.

«Quand j'étais enseignante, je travaillais beaucoup sur la confiance en soi des autres femmes, mentionne-t-elle. Au cégep, il a fallu que je m'occupe de la mienne, parce que je n'étais pas bonne en dessin. Mais finalement, cette lacune m'a fait développer autre chose.»

Pour son projet de fin d'études, elle a créé des pots fort originaux de céramique et de bambou. «C'est venu naturellement», confie-t-elle. Ses pièces de raku nu constituent sa deuxième série d'objets. C'est avec ces derniers qu'elle s'est distinguée au Salon des métiers d'art de Montréal, en 2004.

Janine Parent préfère l'argile façonnée à l'argile tournée. «Je la flatte longtemps, glisse-t-elle. C'est plus long. Ça me ralentit.» Les collines de Tewkesbury et la rivière Jacques-Cartier qui coule en doux méandres à leurs pieds lui donnent son rythme. «J'ai été habituée à travailler avec les gens, explique-t-elle. Mais je ne m'ennuie pas, seule ici dans mon atelier.» Entre la recherche et le travail manuel, le temps lui manque.

À l'occasion de l'événement Savoureuses céramiques: de l'art et des tables, elle a été jumelée au restaurant Le Clocher penché de la rue Saint-Joseph, qui exposera quelques-unes de ses créations. Janine Parent accueille les visiteurs à son atelier sur rendez-vous (848-1406).