Un beau rêve, certes, mais absolument pas rentable. Installée dans un ancien garage de la rue Duluth, avec à peine une vingtaine de produits sur les étagères, l'entreprise est vouée à la faillite.

Un beau rêve, certes, mais absolument pas rentable. Installée dans un ancien garage de la rue Duluth, avec à peine une vingtaine de produits sur les étagères, l'entreprise est vouée à la faillite.

Mais Mme de Villers n'a pas dit son dernier mot. Elle élargit sa gamme de produits par des achats ici et à l'étranger et abandonne progressivement la production. En 1982, Zone quitte son garage pour déménager rue Saint-Denis. C'est le début d'une expansion qui n'a jamais cessé depuis.

Vingt-cinq ans plus tard, Zone compte cinq magasins, dont trois à Montréal (Plateau, Westmount et Côte-des-Neiges), un à Québec et un à Ottawa. La mission de l'entreprise? Offrir des meubles et des accessoires design pour tout le monde. «On n'est pas dans le même créneau que les boutiques ultrachic du boulevard Saint-Laurent», affirme Mme de Villers.

Pour les Québécois en quête d'accessoires de décoration plus sophistiqués qu'IKEA, Zone propose néanmoins une collection de plus de 2000 articles inspirés des tendances mondiales en design, comme des tables en vitre au style minimaliste.

Zone a habitué les visiteurs aux tons blanc et noir pendant les années 90. Aujourd'hui, la couleur est à l'honneur. À preuve, la collection de l'été 2005 met en vedette le vert, le bleu et le rose.

La chaîne se distingue aussi par ses importations privées. La designer n'hésite pas à acheter directement du fabricant, ce qui lui permet de vendre de la marchandise exclusive. Régulièrement, elle soumet ses propres dessins aux fabricants.

Le Québec et l'Asie «J'aimerais bien vendre davantage de produits du Québec, mais la réalité du marché m'oblige à m'approvisionner en Asie, où les coûts de fabrication défient toute concurrence», déplore-t-elle. Mais il y a en encore des designers québécois, comme Verbois, qui créent et fabriquent des meubles au Québec. Mme de Villers apprécie grandement leur travail.

Malgré son succès, la chaîne n'a pas de visées expansionnistes. «Si on trouve un beau local, on ouvrira peut-être un autre magasin. Je préfère me laisse guider par mes instincts», affirme la présidente-fondatrice.

Seule maîtresse à bord depuis un quart de siècle, elle rejette depuis toujours toute offre de franchise. C'est qu'elle tient mordicus à ses principes, dont celui de ne jamais ouvrir une succursale dans un centre commercial ou dans un mégacentre de banlieue. «Tous nos magasins ont pignon sur rue dans des quartiers animés où les clients peuvent venir magasiner à pied», dit-elle.