Cette dernière obéit à des règles strictes, un peu comme la musique classique, est piquée à la main; véritable travail de moine issu d'une tradition.

Cette dernière obéit à des règles strictes, un peu comme la musique classique, est piquée à la main; véritable travail de moine issu d'une tradition.

Denise Saulnier est une artisane qui fait du patchwork. La différence? Chaque carré de tissu est cousu à la machine à coudre. Mais elle ne le fait pas au hasard. La grande table de son atelier sert de fond de scène. Une fois que le résultat lui plaît, qu'elle a trouvé exactement la trame et le fil de son imaginaire, les carrés sont assemblés.

Recyclage

Elle n'utilise que du tissu d'ameublement. «Je récupère des morceaux de tissus qui ne servent à personne. Des échantillons qui seront jetés, ou d'un plus grand format mais qui sont inutiles. C'est du recyclage. Les tissus qui servent à recouvrir les meubles permettent de réaliser des travaux extrêmement durables», dit-elle. La solidité du tissu d'ameublement va garantir la pérennité de son travail.

Par ailleurs, cette façon de faire est inusitée et différente. Et elle imagine ses travaux passer d'une mère à sa fille, traverser quelques générations.

Soie, lin, coton

La matière est sa passion; soie, lin, coton. C'est toujours du tissu qu'émerge l'idée. La main qui caresse pour en vérifier la qualité. L'oeil averti qui saisit le motif qui servira l'ambiance de l'oeuvre. Sa mère cousait tous ses vêtements et elle a suivi son exemple. «C'est une activité méditative.»

Elle a été graphiste durant plusieurs années, cette formation lui est utile, mais elle voulait exprimer sa créativité de façon plus personnelle et être son propre patron. Depuis 15 ans donc, elle arpente les petites boutiques de tissus un peu partout en ville. Elle garde toujours en mémoire les centaines d'échantillons bien rangés dans son atelier, et si le hasard la met en face d'un motif qui lui plaît (paisley, toile de Jouy, etc.), elle saura immédiatement comment agencer le nouveau venu et celui qui attend chez elle. «Il ne peut y avoir deux couvre-pieds pareils. J'achète toujours de très petites quantités.»

Les coutures d'assemblage sont impeccables. Carrés, rectangles, triangles, bordures, l'agencement témoigne d'une grande habilité. Et pourtant elle privilégie une vieille machine à coudre en fonte. «Ce sont les meilleures.» Sur une étagère, témoins du passé, de toutes petites machines à coudre anciennes dont les filles se servaient pour coudre des vêtements à leur poupée.

«J'aime les choses qui durent», précise Denise Saulnier. Elle ne suit donc pas de mode. Seule concession: si on lui commande une housse de couette par exemple, qui doit tenir compte des couleurs ambiantes.

Pourtant, une visite dans son atelier et la housse la plupart du temps réversible, inspire plutôt le contraire: à partir d'elle, refaire le décor.

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Pour connaître les points de vente ou en savoir davantage: (514) 727-9233 et www.denisesaulnier.com.