L'Union européenne a gelé mardi les avoirs et interdit de visa 32 responsables iraniens en raison de leur implication dans des violations des droits de l'Homme en Iran, lors d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères à Luxembourg.

Les responsables iraniens sont pour l'essentiel des membres de l'appareil judiciaire ou des personnes «dont nous pensons qu'ils sont directement impliqués» dans la répression des militants de droits de l'Homme et d'opposants au régime au pouvoir à Téhéran, a précisé le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague.

Les ministres européens des Affaires étrangères s'étaient déjà entendus en mars sur le principe d'emboîter le pas aux États-Unis --qui avaient décidé en septembre 2010 des mesures ciblées contre les auteurs de violations des droits de l'Homme en Iran.

L'UE s'était alors dite «profondément préoccupée du fait que la situation des droits de l'Homme continue à se détériorer» en Iran.

Et de citer «l'augmentation importante des exécutions ces derniers mois et la répression systématique à l'encontre de citoyens iraniens, parmi lesquels des défenseurs des droits de l'Homme, des avocats, des journalistes, des militants des droits de la femme, des bloggeurs, des personnes appartenant à des minorités ethniques et religieuses et des membres de l'opposition».

A Washington, la Maison-Blanche s'est félicitée de ces mesures de l'UE prises contre l'Iran. Dans un communiqué elle indique que «les États-Unis demandent à l'Iran de respecter et de protéger les droits universels de ses citoyens». «On continuera à travailler étroitement avec l'UE», précise le communiqué ajoutant: «la défense des droits de l'Homme reste la première préoccupation dans nos efforts pour soutenir au peuple iranien».

L'Iran est déjà cible de plusieurs trains de sanctions de l'UE du fait de son programme nucléaire.

En juillet 2010, les Européens avaient notamment adopté une palette de mesures transposant et allant au-delà de celles adoptées le 9 juin à l'ONU, du fait du refus de l'Iran de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, derrière lesquelles l'Occident voit les prémices de l'arme atomique. Ce que Téhéran nie.

Fin septembre 2010, Washington avait sévi contre huit dirigeants iraniens qu'il accuse d'être responsables de violations «graves» des droits de l'homme à l'occasion de l'élection présidentielle de 2009 en Iran.

Parmi ces personnalités, dont plusieurs ministres et anciens ministres, figurent Mohammad Ali Jafari, chef des Gardiens de la Révolution, et Saïd Mortazevi, ancien procureur général de Téhéran.

La liste des 32 personnalités iraniennes visées par l'UE doit être publiée prochainement au Journal Officiel.