(Belgrade) Des dizaines de milliers de manifestants ont bloqué une autoroute de Belgrade vendredi pour réclamer la démission de hauts responsables et la régulation des contenus violents dans les médias à la suite de deux tueries de masse.

C’est la deuxième fois que les gens descendent en nombre dans la rue cette semaine après les tueries qui ont semé l’effroi dans le petit pays des Balkans la semaine dernière.

Plusieurs partis d’opposition, allant de la gauche à la droite, ont appelé à cette manifestation après l’assassinat de 17 personnes, dont huit élèves scolarisés à Belgrade, dans deux tueries survenues à moins de 48 heures d’intervalle.

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« J’ai ressenti le besoin de venir ici pour mes enfants et parce que je veux vivre dans une Serbie non violente », a déclaré à l’AFP Zdravko Jankovic, un militant de 48 ans.

Les protestataires réclament la révocation des licences des chaînes de télévision qui diffusent des émissions violentes, ainsi que l’interdiction de journaux progouvernementaux qui attisent les tensions avec des articles qu’ils jugent vulgaires sur les voix dissonantes.

Les manifestants demandent aussi la démission du ministre serbe de l’Intérieur et du patron des services de renseignements et appellent le Parlement à se réunir en séance extraordinaire pour discuter de la réaction des autorités aux fusillades.

Le président serbe Aleksandar Vucic qualifie les manifestations de coup « politique ». « Ils prévoient leurs manifestations pendant le deuil de la nation dans le seul but de la violence et de la prise violente du pouvoir », a-t-il lancé à la télévision.

Le chef de l’État a annoncé une manifestation de ses soutiens pour le 26 mai qui sera selon lui « le plus grand rassemblement dans l’histoire serbe ».

Après les tueries, le président serbe avait promis un plan de désarmement à grande échelle de la population. Selon le projet de recherche Small Arms Survey (SAS), 39 % des habitants de la Serbie possèdent une arme à feu, taux le plus élevé d’Europe.