(Tokyo) L’empereur Naruhito du Japon a salué vendredi les « nombreuses réalisations et contributions » de la reine d’Angleterre décédée Élisabeth II, tandis que le premier ministre nippon Fumio Kishida a déploré « une grande perte » pour la communauté internationale.

« J’exprime mon respect et ma gratitude de tout cœur à la reine pour les nombreuses réalisations et contributions qu’elle a faites » durant son règne, a déclaré Naruhito dans un communiqué transmis par l’Agence de la maison impériale japonaise.

« Sa façon de toujours souhaiter la paix et la tranquillité dans le monde a profondément impressionné beaucoup de gens », a poursuivi Naruhito, faisant aussi part de « sa profonde tristesse ».

« La disparition de la reine, qui a mené le Royaume-Uni à travers des périodes agitées dans le monde, est une grande perte non seulement pour le peuple britannique, mais aussi pour la communauté internationale », a déclaré M. Kishida plus tôt dans la journée.

Élisabeth II « a régné pendant 70 ans, le plus long règne de l’histoire, et joué un rôle extrêmement important pour la paix et la stabilité mondiales », a dit le dirigeant nippon.

« Elle a grandement contribué au renforcement des relations entre le Japon et le Royaume-Uni, notamment par une visite au Japon en 1975 », a souligné M. Kishida.  

Il s’agissait de la première visite au Japon d’un monarque britannique. Élisabeth II avait alors rencontré Hirohito, l’empereur du Japon de l’époque et le grand-père de Naruhito.

« Le gouvernement japonais présente ses sincères condoléances à la monarchie britannique, au gouvernement et au peuple britanniques », a ajouté M. Kishida.

Le Japon a mis vendredi ses drapeaux en berne en hommage à Élisabeth II.

« La famille royale britannique est l’une des plus connues, dont je suis sûr que le monde entier est submergé par la tristesse, mais comme le Japon a sa propre famille impériale, nous sommes aussi sous le choc », a déclaré à l’AFP Noboru Suzuki, 81 ans, venu se recueillir vendredi devant l’ambassade britannique à Tokyo.

Également venue déposer un bouquet, Yasuko Osawa, 54 ans, a raconté avoir étudié au Royaume-Uni à deux reprises, à l’époque où la princesse Diana jouissait d’une grande popularité.

« Mon chemin a donc croisé celui de la famille royale britannique, ne serait-ce qu’un peu », a-t-elle déclaré.

« Les membres de la famille royale britannique ont eu leur lot de scandales, mais j’espère sincèrement qu’ils seront capables de surmonter cette perte », a-t-elle confié, ajoutant que la reine Elizabeth était « quelqu’un qui méritait vraiment des funérailles nationales ».

Le Japon doit organiser le 27 septembre des funérailles nationales pour son ancien premier ministre Shinzo Abe, assassiné en juillet, mais l’évènement suscite la controverse notamment à cause de son coût de plus de 12 millions d’euros.