(Deauville) « C’était un jour terrible. Ce n’était que sang et eau » autour des bateaux qui ont débarqué le 6 juin 1944 en Normandie : comme Richard Dick Rung, une trentaine de vétérans américains de la Seconde Guerre mondiale ont atterri jeudi à Deauville pour participer aux commémorations de cette étape clé de la Libération.

« C’est si important pour moi. Cela m’a affecté vous savez. Le jour J parfois pour moi ce n’est pas il y a 78 ans, c’est hier », confie le vétéran de 97 ans, installé dans une chaise roulante, casquette « Omaha Beach 6-6-44 » sur la tête.

Cet habitant de l’État de New York a atterri jeudi avec une trentaine de vétérans afin de participer aux commémorations du 78e anniversaire du débarquement organisées jusqu’à lundi.

Ils ont été accueillis aux sons tranquilles d’une fanfare par des dizaines de personnes, élus locaux et militaires américains. La plupart ont descendu les escaliers de l’avion avec difficulté avant de prendre place dans des chaises roulantes, a constaté l’AFP.

Le voyage est un effort important pour ces hommes presque centenaires. « Je suis venue en tremblant pour ainsi dire. Nous venons ici pour plusieurs jours. C’est beaucoup. Ma femme me manque », ajoute en souriant l’ancien combattant.  

« Quand notre bateau est arrivé, il y avait des corps partout. Il y avait beaucoup de blessés que nous n’avons pu prendre dans le bateau parce qu’on était chargés », poursuit Richard Dick Rung.

Comme plusieurs de ses camarades anciens combattants, il invite la jeune génération à « agir pour la paix », même si « ce n’est pas toujours facile » et que « je sais ce que font les Russes en ce moment ». En 1944, « j’avais 19 ans, je ne savais pas », ajoute cet habitant de Pennsylvanie.  

« J’ai débarqué avec 30 amis à Utah Beach. C’est la première fois que je reviens » en 78 ans, explique de son côté la gorge serrée par l’émotion Dick Ramsey, 98 ans avant d’ajouter en français « merci beaucoup ».

Wallace dit « Wally King », 98 ans, était pilote d’avion et s’est retrouvé près de Sainte-Mère Église au cours de l’été 1944, selon la Best defense foundation, l’association américaine qui organisait leur voyage.

Il revient pour la première fois en Normandie, pour les hommes de son unité qui ont trouvé la mort durant le conflit. « Ce sont eux qu’il faut honorer », leurs « sacrifices », souligne-t-il.