(Paris) Les principaux développements depuis le début, le 24 février, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a déjà tué des centaines de civils et poussé quelque 12 millions d’Ukrainiens à fuir leur foyer.

Début de l’invasion

Le 24 février à l’aube, le président russe Vladimir Poutine, qui a massé plus de 150 000 soldats autour de l’Ukraine selon Washington, annonce une « opération militaire » pour défendre les « républiques » séparatistes du Donbass dans l’Est ukrainien, dont il vient de reconnaître l’indépendance.

Dans la matinée, les forces terrestres russes pénètrent sur le territoire ukrainien.  

L’offensive suscite un tollé international.

Trains de sanctions

Le 26, l’armée russe reçoit l’ordre d’élargir son offensive.

L’Union européenne annonce l’achat et la livraison d’armes à l’Ukraine, une première.

L’Ukraine bénéficie aussi du soutien des États-Unis qui ont engagé jusqu’à présent plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire.

Parallèlement, les Occidentaux infligent à la Russie des sanctions économiques de plus en plus sévères.

Les espaces aériens sont fermés, de grandes entreprises coupent leurs liens avec la Russie. Des médias d’État russe sont interdits en Europe.

Premières négociations

Le 28, Moscou et Kyiv entament des pourparlers.  

Vladimir Poutine exige la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe, un « statut neutre » pour l’Ukraine et sa « dénazification ». Moscou veut depuis plusieurs mois la garantie que Kyiv n’entrera jamais dans l’OTAN.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, salué pour son courage dans le monde entier, exhorte l’UE à intégrer « sans délai » son pays.

Villes sous le feu russe

Le 2 mars, des troupes russes arrivent à Kharkiv (nord), deuxième ville du pays, proche de la frontière avec la Russie.

Au sud, Kherson, proche de la Crimée, tombe aux mains des Russes.

Les prix des hydrocarbures, du blé et de l’aluminium, dont la Russie est une grosse exportatrice, flambent.

Le 3, l’Assemblée générale des Nations unies vote massivement une résolution, non contraignante, exigeant la fin de l’offensive russe.

Moscou punit sévèrement la diffusion « d’informations mensongères sur l’armée » et bloque l’accès à certains réseaux sociaux et médias indépendants.  

Embargo américain

Le 8, président américain, Joe Biden, décrète un embargo sur le gaz et le pétrole russe.

Le 10, les dirigeants des 27 excluent toute adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits.

Marioupol assiégée 

Le 21, l’UE dénonce « un crime de guerre majeur » à Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov dont le contrôle par les forces russes permettrait d’assurer une continuité territoriale de la Crimée jusqu’aux régions séparatistes du Donbass.

Des dizaines de milliers d’habitants, manquant de tout, sont bloqués dans la ville assiégée, où une maternité, puis un théâtre où s’abritaient des femmes et des enfants, ont été bombardés.  

« Libération » du Donbass

Le 24, l’OTAN décide d’équiper l’Ukraine contre la menace chimique et nucléaire et renforce ses défenses sur son flanc oriental.

Le lendemain, Moscou, qui se heurte à une résistance farouche des Ukrainiens, annonce se concentrer sur « la libération du Donbass ».

Le 26, en visite à Varsovie, Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de « boucher », jugeant qu’il ne peut « pas rester au pouvoir ».

« Neutralité » de l’Ukraine sur la table

Le 29, Kyiv propose la neutralité de l’Ukraine et de renoncer à adhérer à l’OTAN, à condition que sa sécurité soit garantie par d’autres pays face à la Russie, lors d’un nouveau round de négociations à Istanbul.

L’horreur à Boutcha 

Le 2 avril, l’Ukraine annonce avoir repris le contrôle de toute la région de Kyiv après le retrait des forces russes qui convergent désormais vers l’Est et le Sud.

Dans plusieurs localités près de Kyiv, dont Boutcha, la découverte de dizaines de cadavres provoquent de vives réactions internationales incriminant Moscou.  

Le 7, alors que se multiplient les images et témoignages d’exactions, l’ONU suspend la Russie de son siège au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.

Le lendemain, une frappe de missile sur la gare de Kramatorsk (est), d’où partaient des civils fuyant la région, fait au moins 57 morts.

Marioupol refuse de céder

Le 11, les séparatistes prorusses affirment avoir conquis entièrement la zone portuaire de Marioupol.

Le lendemain, les autorités régionales évaluent à au moins 20 000 morts le nombre de victimes dans la ville. Joe Biden parle pour la première fois de « génocide » en Ukraine.

Les derniers défenseurs de Marioupol ignorent, le 17, un ultimatum de l’armée russe.

Croiseur russe coulé

Les Ukrainiens affirment le 14 avoir frappé avec des missiles le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire. Selon Moscou, le bâtiment a coulé à la suite d’un incendie provoqué par l’explosion de munitions.

Offensive sur le Donbass

Le 19, la Russie annonce avoir mené une dizaine de frappes dans l’est de l’Ukraine et appelle à la reddition de « tous les militaires ukrainiens ».

Selon Volodymyr Zelensky, « une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive ».