(Paris) La guerre en Ukraine constitue un moment « historique pour l’Europe qui doit être à la hauteur », a déclaré mardi la ministre française des Armées Florence Parly, ajoutant : « soit l’Europe fait face, soit elle s’efface ».  

« Avec les mesures fortes qui ont été prises ces jours derniers dans l’unité, nous faisons face et la France continuera à jouer un rôle moteur dans cette action européenne », a-t-elle ajouté lors d’un débat à l’Assemblée nationale sur l’invasion de l’Ukraine par les forces russes.

« Nous avons fait grandir l’Europe de la défense et grâce au dispositif que nous avons construit, comme la Facilité européenne de paix, nous sommes aujourd’hui capables de réagir vite et fort pour faire face à une situation inédite », a ajouté Mme Parly.

La ministre a annoncé l’accélération du déploiement déjà prévu dès la mi-mars de renforts français dans les pays baltes.

Quatre Mirage 2000, appuyés par une centaine d’aviateurs, seront déployés en Estonie. Des patrouilles quotidiennes de deux Rafale et d’un avion ravitailleur décollent depuis la France depuis le 24 février.  

« Ces avions assurent une patrouille dans les espaces aériens situés sur le flanc est de l’Europe », a-t-elle expliqué, évoquant aussi une compagnie d’infanterie de montagne de 200 militaires qui est « en train de rallier l’Estonie pour être déployés aux côtés de nos alliés danois et britanniques ».  

En Roumanie enfin, « la montée en puissance de 500 militaires et de leurs blindés est actuellement en cours et se poursuivra toute cette semaine », a indiqué la ministre.  

« La crise que nous vivons a fait brutalement prendre conscience à notre opinion publique que la guerre n’est pas une réalité qui se résume à des conflits asymétriques sur des théâtres éloignés », a-t-elle ajouté. « Les menaces proférées par le président Poutine à notre égard montrent que notre sécurité se joue directement en Europe et ce constat n’est pas nouveau pour le ministère des Armées ».

L’armée française s’est préparée depuis plus de dix ans à un virage stratégique majeur, face au risque de conflits plus durs, dits « de haute intensité », alors que s’accélère la compétition stratégique planétaire.

Un changement de paradigme confirmé par la guerre en Ukraine, qui impose d’adapter la préparation opérationnelle des soldats, d’investir dans les nouveaux champs d’affrontements-espace, cyber, fonds marins, réseaux sociaux-et de poursuivre la modernisation des matériels.