(Lille) Trois cent quarante-deux migrants qui tentaient de rejoindre l’Angleterre sur des embarcations de fortune ont été secourus dimanche au large du détroit du Pas-de-Calais dont deux en état d’hypothermie avancée et un blessé, a annoncé la préfecture maritime.  

Dans la nuit de samedi à dimanche puis dans la journée de dimanche, le centre opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez a été informé « que de nombreuses embarcations » se trouvaient en difficulté au large du Nord et du Pas-de-Calais, a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué.  

Un remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage a alors été engagé sur trois opérations de sauvetage, « au cours desquelles il a récupéré 124 naufragés », et un patrouilleur de la Marine nationale « a récupéré 95 naufragés » lors de huit opérations.  

Les sauveteurs en mer de Calais, Dunkerque et Boulogne-sur-Mer ont quant à eux récupéré 121 personnes lors de six opérations distinctes, a détaillé la préfecture.

Trois naufragés ont par ailleurs été hélitreuillés, dont deux en état d’hypothermie avancée et un blessé.

Samedi, 76 personnes tentant de rejoindre l’Angleterre avaient été secourues et 95 vendredi.

De son côté, le Royaume-Uni a secouru ou intercepté au total 1115 migrants traversant la Manche à bord de petites embarcations vendredi et samedi, a indiqué dimanche le ministère britannique de l’Intérieur.  

Depuis fin 2018, les traversées illégales de la Manche par des migrants cherchant à gagner le Royaume-Uni se multiplient malgré les mises en garde répétées des autorités qui soulignent le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la basse température de l’eau.

Selon le préfet maritime Philippe Dutrieux, quelque 15 400 migrants ont tenté la traversée entre le 1er janvier et le 31 août, dont 3500 ont été « récupérés en difficulté » dans le détroit et ramenés sur les côtes françaises. En 2020, les traversées et tentatives de traversées avaient concerné quelque 9500 personnes, contre 2300 en 2019 et 600 en 2018.

Selon le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin, les interpellations d’embarcations clandestines ont cependant progressé de 15 points ces trois derniers mois, passant « de 50 % à 65 % de bateaux interpellés », a-t-il dit samedi lors d’un déplacement sur le littoral.