(Paris) Le parquet de Paris a repris l’enquête ouverte par le parquet de Melun après le cambriolage dont ont été victimes l’homme d’affaires français Bernard Tapie et son épouse, violentés dans la nuit de samedi à dimanche dans leur résidence en région parisienne, a-t-il indiqué lundi à l’AFP.   

« La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris s’est saisie (dimanche) des faits subis par Monsieur Tapie et son épouse la nuit précédente. L’enquête, suivie des chefs de vol en bande organisée, séquestration pour faciliter la commission d’une infraction en bande organisée et association de malfaiteurs, est confiée à la Direction régionale de la police judiciaire de Versailles », a précisé le parquet de Paris.  

Vers minuit et demi samedi, Bernard et Dominique Tapie ont été surpris dans leur sommeil dans leur demeure de Combs-la-Ville par quatre agresseurs encagoulés et vêtus de combinaisons noires qui les ont attachés avec des câbles électriques et frappés, avant de prendre la fuite avec deux montres et des bijoux.  

L’homme d’affaires de 78 ans, ancien député et ancien ministre, qui souffre d’un double cancer de l’estomac et de l’œsophage, a notamment reçu un coup de matraque sur la tête.

Son épouse Dominique, qui a reçu des coups au visage, est parvenue à se défaire de ses liens pour se rendre chez une voisine d’où elle a donné l’alerte. Elle a été brièvement hospitalisée pour consultation.  

« Mon grand-père a refusé d’être emmené, il est resté chez lui, il est KO, très fatigué », a témoigné dimanche Rodolphe Tapie auprès de l’AFP.

Dominique Tapie « a été tirée par les cheveux parce qu’il y avait un trésor qu’il fallait trouver… Bien entendu, il n’y avait pas de trésor, et la violence a été d’autant plus forte qu’ils ne trouvaient rien », a déclaré à l’AFPTV Guy Geoffroy, le maire LR de la ville, située à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Paris.

Bernard Tapie doit comparaître en appel en mai devant la justice française pour « escroquerie » dans une affaire d’arbitrage controversé en 2008 qui lui avait octroyé 403 millions d’euros pour solder un vieux litige avec la banque Crédit Lyonnais lors de la revente d’Adidas.  

Ce procès avait été reporté l’automne dernier en raison de son état de santé, sa maladie ayant « très gravement progressé ».  

Lors d’une audience fin mars, son avocate a cependant confirmé qu’il était « déterminé » à être présent à la reprise du procès prévue en mai.