L'Allemagne a opposé vendredi une fin de non-recevoir à l'appel la veille du vice-président américain, Mike Pence, pour que les Européens se retirent de l'accord nucléaire iranien au motif que Téhéran déstabilise le Moyen-Orient.

« Ensemble, avec les Britanniques, les Français et toute l'UE, nous avons trouvé un moyen pour que l'Iran reste dans l'accord sur le nucléaire. Et notre objectif reste sans arme nucléaire, justement parce que l'Iran déstabilise la région », a souligné le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.  

Sans cet accord, « la région ne sera pas plus sûre et ferait en réalité un pas de plus vers une confrontation ouverte », a-t-il ajouté, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich qui réunit chaque année le gratin diplomatico-militaire mondial.

Jeudi, s'exprimant lors d'une conférence sur le Moyen-Orient à Varsovie, le vice-président américain avait dénoncé le maintien par les Européens de l'accord sur le nucléaire et l'initiative de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni visant à permettre aux entreprises européennes de continuer à opérer en Iran en dépit des sanctions américaines.

M. Pence doit aussi s'exprimer à la conférence de Munich samedi.  

Les États-Unis de Donald Trump ont quitté en 2018 l'accord sur le nucléaire iranien négocié par l'administration de Barack Obama, estimant que Téhéran cherchait à se doter l'arme atomique.

Pour les Européens, l'Iran respecte cet accord qui garantit une levée de sanctions économiques en échange d'un engagement à se limiter strictement à développer une industrie nucléaire civile.