L'armée britannique est déployée à l'aéroport londonien d'Heathrow suite aux perturbations causées mardi soir par un drone qui a contraint de suspendre des vols au départ, a annoncé mercredi le gouvernement.

« La nuit dernière, à la demande de la police londonienne, nos forces armées ont été déployées pour l'aider et la soutenir », a déclaré sur Twitter le ministre de la Défense, Gavin Williamson.

L'aéroport d'Heathrow, le plus fréquenté d'Europe, a suspendu mardi soir les vols au départ pendant près d'une heure, suite à « un signalement de drone ».  

« Des officiers de police font partie des personnes qui ont vu le drone, et une enquête criminelle a été ouverte », a annoncé Scotland Yard. « Nous effectuons des recherches approfondies dans les alentours d'Heathrow afin d'identifier toute personne pouvant être responsable ».

« Une aide militaire est mise à disposition pour nous soutenir. Toutefois, nous ne fournirons aucun détail sur les tactiques possibles parce que cela ne pourrait que nuire à leur efficacité », a affirmé un chef de la police londonienne, Stuart Cundy.

Des moyens sont affectés afin de « détecter rapidement et perturber toute activité illégale de drone », a-t-il cependant ajouté.

Le ministre des Transports, Chris Grayling, a dénoncé mardi à la Chambre des communes un acte « délibéré » et prévenu que les responsables « s'exposent à la peine de détention maximale pour cet acte criminel extrêmement irresponsable. »

Un incident similaire avait déjà créé la pagaille à l'aéroport de Gatwick, le deuxième aéroport le plus fréquenté du Royaume-Uni, situé au sud de Londres, entre le 19 et le 21 décembre. Sur trois jours, un millier de vols avaient été annulés ou détournés, affectant 140 000 voyageurs. L'armée avait alors été appelée en renfort pour assurer la sécurité du site.

Le gouvernement avait annoncé mardi matin des mesures renforcées contre les drones, après avoir été la cible de critiques pour ne pas avoir suffisamment pris au sérieux le risque éventuel posé par ces appareils. Ils seront notamment interdits dans une zone de cinq kilomètres autour des aéroports, contre un kilomètre jusqu'à présent.  

De leur côté, les aéroports d'Heathrow et Gatwick avaient annoncé vendredi investir plusieurs millions de livres dans des équipements antidrones.  Un porte-parole de Gatwick avait précisé à l'AFP qu'il s'agissait d'« une protection équivalente » à celle fournie par l'armée, sans fournir davantage de détails.