(Genève) Personne ne doit être au-dessus des lois et hors de portée de la justice, ont rappelé vendredi des expertes indépendantes de l’ONU, après la publication de contacts et connaissances, y compris des personnalités mondialement connues, du financier américain Jeffrey Epstein accusé de crimes sexuels.

« Tous ceux qui ont pu participer, ou aider et encourager, ces crimes odieux de violence contre les femmes et les enfants, notamment en payant pour des relations sexuelles et en proxénétisme, doivent être traduits en justice », ont exigé Reem Alsalem, rapporteure spéciale sur les violences faites aux femmes et aux filles et Mama Fatima Singhateh, rapporteure spéciale sur la vente, l’exploitation sexuelle et les violences faites aux enfants.

Jeffrey Epstein, qui disposait de puissants relais économiques et politiques partout dans le monde, était au centre d’un retentissant scandale d’abus sexuels, mais il n’a jamais été jugé. Il s’est suicidé en prison en 2019 avant d’être jugé.

Parmi ces quelque 150 à 180 identités sorties d’un millier de pages de documents judiciaires rendues publiques par la justice fédérale de Manhattan, on trouve les anciens présidents américains Bill Clinton (1993-2001, démocrate) et Donald Trump (2017-2021, républicain) — mais sans mention du moindre comportement illégal ou répréhensible de leur part.

« La manière dont cette affaire sera traitée par les forces de l’ordre et le pouvoir judiciaire créera un précédent important pour l’avenir. Soit cela enverra le message que de tels crimes contre les femmes et les enfants sont inacceptables, soit cela confirmera que le pouvoir et les relations protégeront les responsables de toute responsabilité », ont déclaré les deux expertes, qui sont mandatées par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais ne s’expriment pas au nom de l’organisation.

Les deux expertes ont également souligné « l’importance de la protection des témoins et des victimes et de réparations complètes, durables, transformatrices ».

« Une chose est claire : des cas comme le dossier Epstein démontrent l’échec persistant de la communauté internationale à prévenir l’exploitation et les abus des femmes et des enfants », ont-elles jugé.