(Washington) Le directeur de la police fédérale américaine (FBI) a essuyé mercredi, lors d’une audition au Congrès, un déluge de critiques de la part d’élus républicains qui accusent ses forces d’œuvrer contre les voix conservatrices.

Lors d’un face-à-face qui a duré près de six heures, Christopher Wray a dû défendre ses services, devenus la cible préférée des républicains depuis la présidence de Donald Trump, et d’autant plus depuis l’ouverture de multiples enquêtes fédérales sur l’ancien président.

Des élus républicains ont par exemple accusé le FBI d’avoir envoyé des agents infiltrés pour inciter des partisans de Donald Trump à attaquer le Capitole le 6 janvier 2021, mais aussi d’avoir « censuré » des points de vue conservateurs sur les réseaux sociaux.

Mike Johnson, élu de la Louisiane, a ainsi reproché à la police fédérale d’être allée trop loin dans ses efforts pour enjoindre les réseaux sociaux à combattre la désinformation sur les élections de 2020 et les vaccins contre la COVID-19.

« Le FBI a obligé les réseaux sociaux à retirer ces informations de l’internet si elles provenaient de sources conservatrices », a fustigé M. Johnson.  

M. Wray a « personnellement œuvré à faire du FBI une arme contre les conservateurs », a ajouté l’élue républicaine du Wyoming, Harriet Hageman.  

Une telle accusation est « délirante pour moi, étant donné mon parcours », a répondu Christopher Wray, lui-même électeur républicain et nommé à son poste par Donald Trump en 2017.  

L’avocat de 56 ans a aussi qualifié d’absurde l’allégation selon laquelle la police fédérale aurait orchestré l’attaque du 6 janvier 2021.  

« Nous ne demandons pas aux réseaux sociaux de censurer des informations ou de retirer des informations », s’est-il aussi défendu. Son agence ne contacte ces entreprises que si elle repère des actions émanant de comptes liés à des services de renseignements étrangers, a-t-il précisé.  

« Les hommes et les femmes du FBI travaillent sans relâche chaque jour pour protéger les Américains d’un nombre vertigineux de menaces », de l’espionnage chinois aux dangers du fentanyl, a poursuivi Christopher Wray.  

La police fédérale américaine a arrêté l’année dernière plus de 20 000 criminels et pédocriminels, a-t-il aussi pointé.  

Le flot de critiques des élus républicains est vu par beaucoup d’experts comme une tentative de l’opposition pour saper Joe Biden et le parti démocrate avant les élections de novembre 2024.