(Genève) La femme du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qui a déposé une nouvelle requête en révision contre la décision du gouvernement britannique de l’extrader aux États-Unis, en a appelé lundi à la clémence du président américain.

« Biden pourrait mettre fin à ceci à tout moment. Il n’est pas dans l’intérêt de l’administration [américaine] que Julian soit jugé en période électorale », a déclaré Stella Assange, lors d’une conférence au Club suisse de la presse à Genève.

« Le Royaume-Uni émet des signaux indiquant qu’il accélère les choses et veut voir Julian extradé. Donc Julian pourrait donc très bien être extradé d’ici la fin de l’été […]. L’administration Biden devra alors s’en occuper et je ne pense pas que ce soit dans leur intérêt », a-t-elle dit.

Le ressortissant australien de 52 ans est poursuivi aux États-Unis pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Il encourt à ce titre des dizaines d’années en prison.

PHOTO PETER NICHOLLS, ARCHIVES REUTERS

Julian Assange

Arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans reclus à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter d’être extradé en Suède sur la base d’accusations d’agression sexuelle, il est détenu depuis quatre ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans l’est de Londres.

Selon Mme Assange, « la chose la plus intelligente à faire » pour Biden « serait de mettre un terme à tout cela ».

La question de son extradition est « un héritage de l’ère Trump » et représente « une menace » pour la démocratie et la presse, a-t-elle affirmé à l’AFP.

Ses partisans le présentent comme un martyr de la liberté de la presse.

Mme Assange, qui est avocate, a estimé qu’il pourrait être extradé d’ici quelques semaines. Le gouvernement britannique a accepté, en juin 2022, son extradition, mais Julian Assange a fait appel.  

Pendant la conférence de presse, son épouse a expliqué que cet appel avait été rejeté il y a environ un mois, mais qu’une nouvelle requête en révision a été déposée.

« Il y a donc une dernière chance », a-t-elle dit. Si la requête est acceptée, l’affaire pourrait faire l’objet d’une audience publique devant deux nouveaux juges de la Haute Cour.

Dans le cas contraire, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pourrait être la dernière option pour éviter à Assange son extradition.

Selon son épouse, l’état de santé du fondateur de WikiLeaks « se dégrade », rappelant qu’il avait souffert en 2021 d’un « micro AVC ».