(Washington) Un juge fédéral américain a invalidé mardi une loi interdisant aux mineurs les traitements de transition de genre dans l’Arkansas, ce qui constitue une première au moment où des textes similaires se multiplient dans les États républicains.

Le juge Jay Moody a estimé que ce texte était contraire à la constitution, car il enfreint les droits des médecins et discrimine les personnes transgenres.

« Les preuves montrent que ces traitements interdits améliorent la santé mentale et le bien-être des patients et qu’en les bannissant, l’État sape les intérêts de ceux qu’il prétend défendre », a-t-il écrit dans sa décision.

L’Arkansas, État du sud conservateur et religieux, était devenu en 2021 le premier à interdire aux mineurs l’accès à des traitements de transition de genre hormonaux ou chirurgicaux.

Depuis, une vingtaine d’autres États lui ont emboîté le pas, dont la Floride ou le Texas. Plus largement, les républicains mènent une offensive sur les questions LGBTQ+, s’attaquant à la discussion du genre à l’école ou même aux spectacles de drag queens, jugés trop sexualisés.

Des lois sur les traitements de transition de genre ont déjà été suspendues temporairement pendant que les recours se poursuivent, mais il s’agit de la première décision dans ce sens d’un juge fédéral tranchant sur le fond.

Tim Griffin, procureur de l’Arkansas, a annoncé que l’État ferait appel. « Il n’existe aucune preuve scientifique montrant qu’un enfant peut tirer profit de ces procédures, alors que les conséquences sont néfastes et souvent permanentes », a-t-il assuré dans un communiqué.

Le plaignant Dylan Brandt, adolescent transgenre de 17 ans, s’est lui dit « reconnaissant » envers le juge, qui a compris que ce traitement avait « changé (sa) vie pour le mieux » et perçu « les conséquences dangereuses de cette loi ».

L’adolescent a affirmé avoir intenté ces poursuites pour aider tous les jeunes transgenres « qui voient leur avenir menacé par des lois comme celles-ci ».

La décision ne concerne que l’Arkansas, mais les militants qui défendent les droits des personnes transgenres espèrent qu’elle aura une portée symbolique hors des frontières de l’État.

« Cette décision envoie un message clair », a ainsi estimé Holly Dickson, responsable locale de la puissante association des droits civiques ACLU. « L’alarmisme et la désinformation sur ces soins de santé ne reposent sur rien. Cela nuit aux jeunes transgenres et doit cesser. »