(Boston) Le jeune militaire américain inculpé pour avoir diffusé une série de documents confidentiels américains – notamment sur la guerre en Ukraine – avait proféré des « menaces » sur l’internet et représenterait un danger s’il était libéré, ont souligné les procureurs à l’occasion d’une audience sur sa détention jeudi.

Arrêté le 13 avril par la police fédérale (FBI), quelques jours après la révélation des fuites et de leur contenu dans plusieurs médias américains, Jack Teixeira, 21 ans, encourt à ce stade 25 ans de prison et pose un « sérieux risque de fuite », aux yeux des procureurs.

« Il a eu accès et peut encore avoir accès à un ensemble d’informations classifiées d’une grande valeur pour des États hostiles qui pourraient lui offrir un refuge et tenter de faciliter son évasion des États-Unis », indiquent aussi les représentants du gouvernement américain, dans un document judiciaire rendu public à la veille de l’audience.

Ses avocats ont au contraire souligné que ce risque était très exagéré et que l’hypothèse d’un recrutement par un État étranger relevait de « la spéculation ».

La jeune recrue de la Garde nationale aérienne a comparu devant un tribunal de Worcester, dans l’État du Massachusetts (nord-est). Le juge a indiqué qu’il rendrait ultérieurement une décision sur son maintien ou non en détention provisoire.

Selon les procureurs, Jack Teixeira « exprimait régulièrement des commentaires à propos de violence et de meurtres » sur les réseaux sociaux.  

« En novembre 2022, il a déclaré que si ça ne tenait qu’à lui, il “tuerait une tonne de gens” pour “éliminer les faibles d’esprit” », ont-ils écrit. Ils ajoutent qu’en février 2023, Jack Teixeira avait aussi demandé conseil à un autre internaute sur le type de fusil qu’il serait plus facile d’utiliser à l’arrière d’un véhicule VUS, évoquant une tuerie de masse « dans une foule urbaine ou en banlieue ».

Les procureurs soulignent aussi que le suspect possédait plusieurs armes, certaines « à quelques mètres de son lit » et que la perquisition aux domiciles de sa mère et de son père avait révélé « presque un arsenal », comprenant des fusils et un bazooka.

PHOTO DEPARTEMENT DE LA JUSTICE, VIA REUTERS

Les procureurs soulignent aussi que le suspect possédait plusieurs armes, certaines « à quelques mètres de son lit ».

En mars 2018, alors lycéen, il avait fait l’objet d’une suspension scolaire « parce qu’un camarade de classe l’avait entendu parler d’armes, y compris de cocktails Molotov, d’armes à feu à l’école et de menaces raciales », ajoutent les procureurs. Il s’en est justifié lors d’un interrogatoire en évoquant une discussion sur des jeux vidéo.

Engagé en septembre 2019, avec des missions de spécialiste en informatique et communications, Jack Teixeira est soupçonné d’avoir profité de son poste et de son habilitation de sécurité « top secret » pour accéder à des documents confidentiels et les partager ensuite auprès d’un groupe privé sur le réseau social Discord.

Ces documents, dont certains ont ensuite circulé sur Twitter et Telegram entre autres, révèlent notamment les inquiétudes des services de renseignement américains quant à la viabilité d’une contre-offensive ukrainienne contre les forces russes.