Joe Biden a annoncé mardi qu’il sera candidat à l’élection présidentielle américaine de 2024. Survol des réalisations de son premier mandat et des défis à venir.

Réalisations

Climat

Le président Joe Biden a réintégré l’accord de Paris sur le climat quelques heures après son investiture à la Maison-Blanche en janvier 2021. En juin, il a déposé un moratoire sur les forages pétroliers en Alaska, infirmant une décision de Donald Trump. Joe Biden a aussi fait adopter l’Inflation Reduction Act, qui prévoit notamment un investissement de près de 400 milliards de dollars américains dans les infrastructures et l’énergie verte. Il s’agit de la plus grande mesure jamais votée aux États-Unis pour faire face aux changements climatiques.

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Inondations à Fort Lauderdale, en Floride, il y a deux semaines

Économie

Les États-Unis ont terminé l’année 2022 sur une croissance de plus de 2 % et avec un très faible taux de chômage. Ce rebond post-pandémique s’est accompagné d’une poussée historique d’inflation. Mais les prix se sont calmés au début de l’année 2023, semblant confirmer le scénario de Joe Biden, celui d’un atterrissage « en douceur ». Le président a aussi offert du soutien pendant la pandémie, fait voter des investissements majeurs dans les infrastructures, les industries de pointe et la transition énergétique, en plus d’une réduction du prix des médicaments et d’une réforme fiscale.

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Travailleurs de la construction à Boston

Ukraine

Face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Joe Biden a été l’architecte de la réponse occidentale, à coups de sanctions et d’aide militaire. Il est allé jusqu’à convaincre la Suède et la Finlande de rejoindre l’OTAN. Joe Biden a aussi décidé de tenir tête à la Chine, brutalement s’il le faut. Les Américains ont établi avec le Royaume-Uni et l’Australie un programme de sous-marins à propulsion nucléaire, destiné à tenir tête à la Chine dans le Pacifique.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Joe Biden, le 20 février dernier, à Kyiv

Mariage homosexuel et armes à feu

Le président a promulgué en décembre 2022 une loi pour protéger le mariage homosexuel à la grandeur du pays. Il a aussi réussi à faire adopter en juin 2022 le Bipartisan Safer Communities Act. Cette loi prévoit 750 millions de dollars américains pour des mesures de prévention en lien avec les armes à feu, comme la vérification des antécédents chez les jeunes. En mars 2023, Joe Biden a signé un décret pour renforcer certaines dispositions de cette loi. Bien que limitée, il s’agit d’une première avancée en matière de contrôle des armes à feu aux États-Unis depuis 30 ans.

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Armes à feu exposées lors du congrès de la National Rifle Association, il y a 10 jours

Défis

Âge

Déjà le plus vieux président américain à 80 ans, Joe Biden aurait 86 ans à la fin d’un deuxième mandat à la Maison-Blanche. Deux récents bilans médicaux ont conclu qu’il était « en bonne santé ». Mais son allure est plus précautionneuse, son élocution, parfois brouillonne, et ses moments de confusion nuisent à sa crédibilité. Une faiblesse apparente dont l’opposition républicaine s’empare pour mettre en doute son acuité mentale. Un premier test se fera pendant la campagne électorale de 2024, qui risque d’être plus exigeante que celle de 2020, en pleine pandémie.

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Joe Biden

Popularité

Malgré le bilan somme toute solide de Joe Biden, seuls 26 % des Américains et 47 % des démocrates souhaitent en avril 2023 le voir entrer dans la course électorale, selon un sondage de l’Associated Press et du Centre de recherche sur les affaires publiques NORC. En février dernier, 43 % des électeurs américains l’approuvaient. Selon un sondage Reuters-Ipsos de décembre 2022, 85 % des républicains désapprouvaient son action et 76 % des démocrates l’approuvaient. Cette faible popularité au sein de son propre pays a été surnommée le « paradoxe Biden » par la professeure d’études américaines Françoise Coste sur les ondes de RTS.

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Cette faible popularité au sein de son propre pays a été surnommée le « paradoxe Biden ».

Immigration 

Le président américain a mis fin à la construction du mur que voulait Donald Trump à la frontière avec le Mexique, mais les arrivées de migrants se poursuivent sans qu’il ait réussi à réformer le système d’immigration. Dans un programme signé en janvier, Joe Biden a autorisé l’arrivée de 360 000 personnes venant du Venezuela, d’Haïti, de Cuba et du Nicaragua, tout en maintenant la ligne dure – et controversée – à la frontière.

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Migrants près de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, en mars dernier

Instabilité à l’international

Toute escalade avec Pékin, par exemple autour de Taïwan, avant l’élection présidentielle bouleverserait la campagne de Joe Biden. Il y a aussi bien d’autres menaces, comme l’agressivité de la Corée du Nord et le programme nucléaire iranien. Dans une vidéo dystopique lancée mardi, les républicains ont visualisé ce que donneraient selon eux quatre ans supplémentaires de présidence Biden : des bombes sur Taïwan, des magasins pillés et des hordes de migrants aux frontières.

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Le président chinois Xi Jinping