(Nashville) Deux anciens élus démocrates du Tennessee qui ont précédemment été expulsés par leurs collègues républicains souhaitent être remis en fonction, ou sinon réélus.

Justin Jones et Justin Pearson avaient participé la semaine dernière à une manifestation à l’intérieur du Capitole du Tennessee pour exiger un meilleur contrôle des armes à feu, à la suite d’une fusillade à Nashville, au cours de laquelle trois enfants et trois adultes ont été tués.

Le Conseil métropolitain de Nashville est susceptible de voter pour le retour de Justin Jones au cours d’une réunion spéciale lundi. De son côté, la Commission du comté de Shelby prévoit annoncer bientôt quand elle se réunira pour pourvoir le poste laissé vacant par l’expulsion de Justin Pearson, qui aura lui aussi la possibilité de regagner son siège à l’occasion d’un scrutin.

Les deux anciens législateurs ont déclaré dimanche à l’émission Meet the Press, sur les ondes de NBC, qu’ils souhaitaient reprendre leurs fonctions. Des élections partielles pour leurs sièges, dont les dates n’ont pas encore été choisies, suivront dans les mois à venir.

Le président Joe Biden s’est entretenu avec MM. Jones et Pearson et la vice-présidente Kamala Harris leur a rendu visite à Nashville.

Lors de votes séparés jeudi, la majorité républicaine a expulsé les deux hommes noirs, une décision laissant environ 140 000 électeurs dans des districts principalement noirs de Nashville et de Memphis sans représentation à la Chambre.

Vous savez, nous continuerons à nous battre pour nos électeurs. Cette attaque contre nous nuit à tous les habitants de notre État. Vous savez, même si cela a un impact disproportionné sur les communautés noire et brune, cela fait du mal aux Blancs pauvres. Cette attaque contre la démocratie nous blesse tous.

Justin Jones

Une troisième élue démocrate qui avait participé à la manifestation, Gloria Johnson de Knoxville, a été épargnée par une marge d’une voix. Mme Johnson est blanche, et la différence entre le résultat de son vote d’expulsion et de celui de ses confrères noirs a suscité un tollé. Les législateurs républicains qui ont choisi de voter contre l’expulsion de Mme Johnson ont cité le fait que son rôle dans la manifestation était moindre – elle n’a pas parlé dans un mégaphone, par exemple.

Le président de la Chambre, Cameron Sexton, a réfuté toute accusation de racisme.

Les dirigeants du Parti républicain ont déclaré que ces expulsions – utilisées seulement une poignée de fois depuis la guerre de Sécession américaine – étaient nécessaires pour éviter de créer un précédent selon lequel la perturbation des législateurs lors des procédures de la Chambre par le biais de manifestations serait tolérée.

M. Pearson a déclaré que l’endroit est un « environnement de travail toxique ». Il a cité les critiques qu’il a reçues pour avoir porté un dashiki noir ― un vêtement originaire d’Afrique de l’Ouest ― au lieu d’un veston et d’une cravate lors de son intronisation en février, soit le mois de l’histoire des Noirs.

« C’est une manière de nous exclure de l’institution parce qu’ils ont peur des changements qui se produisent dans notre société et des voix qui s’élèvent », a fait valoir M. Pearson sur le plateau de Meet the Press.