(New York) Le ministère de la Justice américain a demandé à ce que le plan de faillite de la compagnie Purdue Pharma soit mis sur pause en attendant d’être examiné en appel. Cette compagnie à capital fermé appartenant à la famille Sackler est accusée d’avoir contribué à la crise des opiacés aux États-Unis.

Ce plan, qui prévoit le versement de 4,5 milliards de dollars aux victimes et institutions affectées en échange d’une certaine immunité, au civil, pour ses propriétaires, la famille Sackler, a été approuvé par un juge de la cour des faillites début septembre.  

Un représentant du ministère de la Justice estime que dans son état actuel, l’accord ne permet pas aux victimes de se faire entendre et empêche ceux qui le souhaiteraient de poursuivre les Sackler en justice, selon un document déposé au dossier mercredi. Il prévoit de faire appel.

Les procureurs de plusieurs États, dont celui de Washington, du Connecticut et du District de Columbia, ont aussi indiqué leur intention de faire appel.  

En attendant que le processus judiciaire suive son cours, le représentant du ministère a donc demandé à ce que la mise en œuvre du plan de faillite soit suspendue.  

Promotion agressive de l’OxyContin

La promotion agressive du médicament antidouleur OxyContin par Purdue, poussée par la famille Sackler qui le savait pourtant très addictif, est considérée par beaucoup comme le déclencheur de la crise des opiacés, à l’origine de plus de 500 000 morts par overdose en 20 ans aux États-Unis.

Le laboratoire Purdue s’était déclaré en cessation de paiement en septembre 2019, a proposé un plan de faillite pour solder l’avalanche de litiges à son encontre et a accepté de plaider coupable.  

Le juge, conformément à la volonté de la majorité des plaignants et créanciers de la société, a souligné avoir accepté de valider ce plan afin que les indemnités puissent être versées rapidement.