(New York) Un ex-conseiller de Donald Trump, inculpé la semaine dernière pour avoir tenté d’influencer l’ancien candidat devenu président au profit des Émirats arabes unis, a plaidé non coupable lundi devant la justice et a été soumis à une caution de 250 millions de dollars.

« Évidemment, je suis innocent de toutes les accusations et nous le prouverons devant le tribunal », a assuré Thomas Barrack, dans une brève déclaration transmise par ses avocats, peu après avoir quitté le tribunal fédéral de Brooklyn, à New York.

Durant l’audience, l’homme de 74 ans, masque noir sur le visage, costume bleu sombre, est le plus souvent resté silencieux, l’air grave.

Obstruction à la justice, déclarations mensongères

Parmi sept chefs d’inculpation, délivrés le 16 juillet, l’ancien conseiller de Donald Trump est poursuivi pour avoir agi au profit d’un État étranger sans enregistrer ses activités de lobbying, obstruction à la justice et déclarations mensongères aux autorités.

Tom Barrack avait été « conseiller informel » de la campagne du candidat républicain entre avril et novembre 2016, avant d’être nommé à la tête du comité d’organisation de l’investiture du 45e président des États-Unis. À partir de janvier 2017, il avait conseillé de hauts responsables gouvernementaux sur la politique américaine au Moyen-Orient.

Selon les procureurs de Brooklyn, Tom Barrack et deux autres co-inculpés ont tenté, entre 2016 et 2018, d’avoir une influence en faveur des Émirats arabes unis sur le candidat puis le président Trump, ainsi que sur l’image de ce pays et l’un de ses alliés, l’Arabie saoudite.

Tom Barrack est notamment accusé d’avoir inséré des déclarations favorables aux Émirats dans un discours de campagne de Donald Trump en mai 2016, puis d’avoir fait campagne en mars 2017 pour un candidat adoubé par les Émirats pour le poste d’ambassadeur des États-Unis dans ce pays, tout en ayant des contacts au plus haut avec Abou Dabi.

Caution de 250 millions de dollars

Outre la caution de 250 millions de dollars, Thomas Barrack sera soumis à des restrictions de déplacement et à l’obligation de porter un bracelet électronique. La prochaine audience a été fixée au 2 septembre.

L’un des deux co-inculpés, un homme de 27 ans, a vu sa caution fixée à 5 millions de dollars, tandis que l’autre, un ressortissant émirati, n’est plus sur le sol américain.

Plusieurs proches de Donald Trump ont déjà été inquiétés pour leurs activités au profit de gouvernements étrangers.

Paul Manafort, ex-directeur de campagne de Donald Trump en 2016, et son ancien conseiller Roger Stone avaient notamment été mis en cause dans l’enquête sur l’ingérence russe dans la présidentielle américaine. Ils ont été graciés par l’ex-président à la fin de son mandat.