(San Francisco) Deux Américains, liés à des milices d’extrême droite, ont été inculpés pour avoir planifié une attaque contre des bureaux du parti démocrate en Californie, a annoncé vendredi le département de la Justice.

Ian Rogers, un garagiste de 45 ans, avait été arrêté en janvier en possession d’un vaste arsenal et reste détenu depuis son interpellation. Jarrod Copeland, 37 ans, a lui été arrêté cette semaine.

Frustrés par l’issue de la présidentielle de 2020, les deux hommes avaient décidé d’attaquer des cibles démocrates dans l’espoir de « commencer un mouvement qui fasse chuter le gouvernement », selon les documents judiciaires rendus publics vendredi.

Le président sortant Donald Trump, qui n’a cessé d’assurer sans preuve être victime de fraude électorale, « a besoin de notre aide », avait notamment écrit Ian Rogers à son comparse lors d’un échange sur une messagerie cryptée et reproduit dans ces documents.

« J’ai vraiment envie de faire sauter un bâtiment démocrate », avait-il ajouté lors d’une autre conversation en janvier, quelques jours après l’assaut de partisans du milliardaire républicain sur le siège du Congrès.

« Je suis d’accord », « prépare l’attaque », lui avait répondu Jarrod Copeland qui, de son côté, avait pris contact avec des milices d’extrême droite pour obtenir leur appui. Lui-même était membre du groupuscule radical des Three Percenters.

Les deux hommes avaient envisagé plusieurs cibles, dont la résidence du gouverneur démocrate de Californie ou les sièges des géants de la technologie Twitter et Facebook, mais s’étaient finalement mis d’accord pour commencer par incendier le siège du parti à Sacramento.

Après, « on verra ce qui se passe. Le 20, on part en guerre », avait conclu Ian Rogers en référence à la cérémonie d’investiture du président démocrate, le 20 janvier.

Cinq jours avant l’échéance, la police l’avait arrêté. Lors de perquisitions dans son entreprise, les agents avaient découvert cinq bombes artisanales, du matériel pour en fabriquer davantage, ainsi qu’une cinquantaine d’armes à feu, dont trois fusils automatiques illégaux.

Deux jours plus tard, ils ont perquisitionné le domicile de Jarrod Copeland qui, entre-temps, avait effacé leurs conversations de son téléphone.

Les enquêteurs ont malgré tout fini par remonter jusqu’à lui et les deux hommes ont été inculpés cette semaine par un grand jury notamment pour « complot en vue d’incendier un bâtiment », une peine passible d’un maximum de 20 ans de prison.