Un proche allié du président américain l'encourage à rouvrir le gouvernement pour quelques semaines, pendant les négociations avec les démocrates sur le financement du fameux mur à la frontière américano-mexicaine, avant d'en arriver à l'option de dernier recours qui est de déclarer une urgence nationale.

Il pourrait toutefois s'agir d'une vue de l'esprit, car le sénateur républicain de la Caroline du Sud, Lindsey Graham, a lui-même rappelé que le président Trump voulait arriver à une entente avant de rouvrir les départements américains touchés par la paralysie gouvernementale.

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, la négociatrice en chef des démocrates, insiste pour d'abord rouvrir le gouvernement.

L'impasse sur le financement du mur a mené à une paralysie partielle du gouvernement qui a atteint son 23e jour, dimanche, sans qu'il y ait de fin en vue.

M. Graham croit que Donald Trump est près de tourner le dos à l'idée d'une entente négociée, mais il l'a d'abord exhorté à rouvrir le gouvernement «pour une courte période de temps, du genre trois semaines» pour voir si un accord est à portée de main, lors d'une entrevue à Fox News Sunday.

Si les partis ne peuvent arriver à une entente en trois semaines, alors «rien ne va plus», a-t-il ajouté.

M. Graham avait encouragé publiquement le président à se prévaloir de son autorité pour déclarer une urgence nationale. Cela permettrait à M. Trump de court-circuiter le Congrès et de piger dans certaines enveloppes gouvernementales, dont celles de la construction militaire et du secours aux sinistrés, pour payer son mur.

Donald Trump a maintenu le mystère sur la possibilité qu'il prenne cette décision. Il paraissait résolu à utiliser cette avenue, mais il a reculé. Le président a répété à maintes reprises qu'il préférait arriver à une entente avec le Congrès.

Une question subsiste toutefois : combien de temps le président laissera-t-il aux élus ? Lindsey Graham dit avoir parlé au président dimanche matin, et a affirmé que l'option législative «était en train de se fermer».

Les démocrates s'opposent bien évidemment à cette solution, mais ils ne semblent disposer d'aucun moyen pour la bloquer. Certains républicains craignent également qu'un éventuel président démocrate n'utilise ce même pouvoir. Et une telle option serait presque certainement contestée devant les tribunaux.

Le sénateur démocrate Chris Coons a salué la suggestion de son collègue républicain.

«Je crois qu'en rouvrant le gouvernement, si le gouvernement met fin à cette crise de paralysie gouvernementale, nous avons des gens qui peuvent négocier pour un investissement dans une technologie responsable et moderne qui accroîtra vraiment la sécurité», a-t-il soutenu.

Donald Trump martèle que la sécurité ne peut être assurée sans un mur.