Des hommes de main de Donald Trump ont tenu dimanche des propos très durs à l'endroit de Justin Trudeau

Ainsi, en entrevue à la chaîne CNN, le principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow a accusé le premier ministre d'avoir «poignardé dans le dos» le président Trump. Un autre conseiller est allé jusqu'à lui réserver «un endroit particulier en enfer».

Quelques heures seulement après avoir quitté le sommet du G7 à La Malbaie, samedi, le président des États-Unis s'est une fois de plus tourné vers Twitter pour distribuer des insultes, visant cette fois-ci Justin Trudeau.

Il a traité le premier ministre canadien de «malhonnête» et de «faible» en l'accusant d'avoir fait de «fausses déclarations» en matière de commerce lors de sa conférence de presse à la clôture du sommet.

Donald Trump s'est défoulé contre Justin Trudeau après la publication du communiqué de presse conjoint signé par les sept États membres. Toutefois, l'unanimité n'aura duré que quelques minutes puisque le président américain a fait volte-face une fois à bord de son avion.

«Le premier ministre Justin Trudeau du Canada a été si docile et si doux pendant nos rencontres au G7, tout ça pour ensuite donner une conférence de presse après mon départ en disant que "les tarifs américains sont un peu insultants« et qu'il ne se »laisserait pas bousculer"», a persiflé le locataire de la Maison-Blanche par l'entremise du média social.

Dimanche, M. Kudlow en a remis en entrevue à l'émission State of the Union sur CNN. Il a déclaré que la Maison-Blanche était fâchée des commentaires de Justin Trudeau qui a dit que le Canada se tiendrait debout face aux surtaxes américaines et qu'il a qualifiées d'«insultantes».

Larry Kudlow a ajouté que le président Trump ne se laisserait pas déranger par un premier ministre canadien à l'aube de son important sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong-un prévu mardi.

Il a accusé Justin Trudeau de nuire à la préparation du sommet avec la Corée du Nord. «Trudeau a fait une erreur. Il devrait se rétracter», a-t-il poursuivi.

Un autre conseiller de la Maison-Blanche, Peter Navarro, a renchéri plus tard en entrevue au réseau Fox News.

«Il y a un endroit particulier en enfer pour tout dirigeant de pays étranger qui s'adonne à de la diplomatie de mauvaise foi avec le président Donald J. Trump et qui ensuite tente de le poignarder dans le dos en sortant», a lancé ce spécialiste du commerce.

Justin Trudeau a déjà utilisé à plusieurs reprises le qualificatif «insultant» au cours des dernières semaines pour décrire le fait que les États-Unis plaident un enjeu de sécurité nationale pour justifier l'imposition de tarifs douaniers.

Dans son analyse de la joute politique, Larry Kudlow estime que Justin Trudeau a causé du tort «à tout le G7», en assurant que les États-Unis avaient accepté de participer au sommet, de négocier et de signer le communiqué «de bonne foi».

Justin Trudeau n'a pas répondu directement aux demandes de réaction sur le sujet, mais il a lui aussi utilisé Twitter pour répliquer.

«L'accord historique que nous avons conclu au #G7Charlevoix favorisera la prospérité des citoyens et l'économie, protégera la démocratie, préservera l'environnement et garantira les droits des femmes et des filles dans le monde. C'est ce qui compte», a écrit le premier ministre canadien.

Les autres dirigeants des pays membres de G7 ont fait part de leur solidarité envers Justin Trudeau, notamment Angela Merkel et Emmanuel Macron.

Des élus américains ont aussi pris la parole pour défendre le Canada, dont le sénateur John McCain qui a écrit que «Les Américains sont solidaires avec vous, même si notre président ne l'est pas».

L'ex-directeur du FBI congédié par Donald Trump, James Comey, a soutenu que la relation de sécurité avec le Canada était vitale et qu'elle permettait de protéger la vie des Américains. «C'est plus grand que toute personne ou tout différend», a-t-il insisté.