Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a annoncé vendredi que le Canada suspendra pratiquement toutes ses relations militaires avec la Russie, en raison de la crise en Ukraine.

M. Baird a aussi confirmé que le gouvernement fédéral expulsera neuf soldats russes en entraînement au Canada, «pour leur faire savoir qu'ils ne sont plus les bienvenus».

Ces expulsions envoient le message «puissant» à la Russie que les affaires ne continuent pas comme si de rien n'était lorsqu'un pays souverain est envahi et occupé, a exprimé M. Baird.

Après une rencontre à Montréal avec des représentants de la communauté ukrainienne, vendredi, il a également indiqué que le Canada et d'autres pays s'apprêtaient à imposer des sanctions économiques à la Russie.

«Ce genre de tactique soviétique peut avoir été acceptée au siècle dernier, mais ce n'est pas acceptable en 2014», a avancé le ministre en conférence de presse.

«Notre gouvernement prend des mesures supplémentaires afin d'augmenter davantage la pression exercée pour convaincre le président Poutine et la fédération russe de rappeler leurs troupes à leurs bases», a mentionné M. Baird.

Le premier ministre Stephen Harper a imposé le gel des avoirs de 18 anciens membres du régime Ianoukovitch, dont le président déchu lui-même, a précisé le ministre.

Le ministre Baird a aussi affirmé que M. Harper et lui-même sont en étroite communication avec leurs partenaires du G7 et d'autres alliés.

Un peu plus tôt vendredi, M. Harper avait annoncé l'imposition d'interdictions de voyager aux individus liés à la crise en Ukraine.

Dans un communiqué, il affirme que l'interdiction va toucher «un certain nombre de personnes responsables de la menace envers l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine». Il n'a toutefois pas identifié ces personnes et n'a pas précisé si elles avaient déposé des demandes de visite ni si elles visitaient régulièrement le pays.

La déclaration indique que cette mesure vise à condamner l'«invasion militaire de l'Ukraine» par le président russe Vladimir Poutine, et d'«accroître davantage la pression (sur) le président Poutine».

Le gouvernement conservateur avait déclaré jeudi que la région ukrainienne de la Crimée était «occupée illégalement par des forces militaires», et que le Canada n'allait pas reconnaître les résultats d'un référendum en Crimée visant à rattacher la région à la Russie.

Plus tôt cette semaine, les députés en Crimée ont voté unanimement pour séparer la Crimée de l'Ukraine et se joindre à la Russie. Un référendum se tiendra le 16 mars.

M. Harper a affirmé que l'invasion russe en Ukraine était «une agression, une violation claire de la souveraineté de l'Ukraine et du droit international».

Vendredi, M. Harper s'est entretenu séparément avec le président français François Hollande et le premier ministre britannique David Cameron à propos de l'Ukraine.

Le premier ministre a affirmé dans un communiqué distinct que les leaders avaient convenu qu'une «désescalade» de la situation est dans le meilleur intérêt de la communauté internationale.

Les dirigeants ont aussi échangé leurs vues sur les actions à prendre pour soutenir l'Ukraine et pour encourager un retrait immédiat des militaires russes des bases en Ukraine.