Les autorités européennes ont recommandé de contrôler la radioactivité des aliments importés du Japon, où la situation de la centrale nucléaire de Fukushima a été qualifiée de «véritable catastrophe» par le commissaire à l'Énergie, qui a aussi critiqué Tokyo.

Depuis mardi, il est conseillé aux États européens qui le souhaitent de procéder à des contrôles de radioactivité des denrées alimentaires en provenance du Japon, a indiqué mercredi à l'AFP un porte-parole de la Commission européenne.

Au cas où des taux supérieurs aux seuils de contamination radioactive autorisés sont décelés, ils ont l'obligation d'informer l'Union européenne.

«Ces contrôles concernent toutefois des quantités minimes» de produits, a précisé ce porte-parole, Frédéric Vincent, soulignant que l'UE avait importé 9 000 tonnes de fruits et légumes en provenance du Japon en 2010.

L'UE importe également des produits de la pêche, mais ce sont des quantités très faibles, a précisé M. Vincent.

Parallèlement, le commissaire européen à l'Énergie, Günther Oettinger a critiqué la réaction à ses yeux peu professionnelle des Japonais.

La façon dont la crise est gérée et «les moyens du bord incroyables avec lesquels les Japonais travaillent» conduisent à «corriger la haute opinion que j'avais jusque là de la compétence des ingénieurs, de la compétence technique, de la compétence industrielle, de la perfection, de la précision des Japonais», a-t-il dit.

«Les Japonais travaillent avec des pompes à incendie, on essaie de jeter de l'eau avec des hydravions, on ne sait plus comment se tirer d'affaire», a-t-il ajouté devant une commission du Parlement européen, «c'est une véritable catastrophe et on réagit par à-coups».

Il a aussi fait état de «divergences» entre la compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco), qui exploite les réacteurs nucléaires endommagés par le séisme de vendredi, et le gouvernement nippon sur la réponse à apporter à la crise.

Le commissaire, qui avait déjà la veille parlé «d'apocalypse» à propos de la situation dans la centrale de Fukushima frappée par le séisme suivi d'un tsunami dévastateur vendredi, s'est montré à nouveau catastrophiste. À présent, «il faut redouter que la situation ne soit entre les mains de Dieu», a-t-il dit.

«On peut dire que cette installation n'est plus maîtrisée, on ne la contrôle plus», a jugé M. Oettinger, «certainement, au cours des heures à venir, je m'attends à des évolutions catastrophiques et des risques pour la vie des gens sur l'île».

La situation restait critique mercredi à la centrale de Fukushima, où les autorités japonaises luttent pour empêcher une catastrophe nucléaire majeure. Après deux nouveaux incendies dans les réacteurs 3 et 4, la radioactivité mesurée à l'entrée de la centrale a augmenté fortement avant de baisser ensuite.

Les pays européens ont décidé mardi de procéder à des tests de sécurité sur leurs 143 réacteurs nucléaires civils, afin de rassurer leurs opinions. Il s'agira de vérifier leur résistance à des coupures massives de courant, des inondations, des tremblements de terre ou des attaques terroristes.