André Cardinal suit avec avidité l'actualité, mais depuis vendredi, ce retraité et ancien conseiller municipal de Montréal supporte difficilement la vue des images en provenance du Japon. Son fils Maxime, 29 ans, et sa belle-fille se trouvent en effet à Sendai. Son dernier contact avec lui date de plus de deux jours. Démuni, M. Cardinal s'interroge sur les actions que mène le Canada sur le terrain pour aider ses ressortissants.

«J'ai eu mon dernier contact avec mon fils après le séisme. Mais je ne peux plus le joindre maintenant. Je ne sais plus quoi penser», dit André Cardinal. La maison de Maxime Cardinal a probablement été détruite par le séisme et le tsunami, qui ont particulièrement touché la région de Sendai. Depuis trois ans, ce jeune Montréalais passionné par le Japon est installé dans cette ville, où il est marié à une Japonaise et travaille dans une petite société informatique.

Lors de son dernier coup de téléphone à Montréal, Maxime Cardinal a affirmé qu'il était avec sa femme, qu'ils prévoyaient s'éloigner du centre-ville de Sendai et qu'ils attendaient des secours. «La dernière fois où on s'est parlé, il m'a demandé: «Est-ce qu'il y a un avion pour moi?» On lui a dit: le Canada s'occupe de toi», se souvient le père, encore ébranlé. Pourtant, malgré les récents propos du ministre Cannon, qui, ce week-end, a affirmé avoir identifié 12 Canadiens à Sendai, l'aide et l'évacuation de Maxime Cardinal ne semblent pas s'être mises en marche, déplore M. Cardinal.

«Rien ne me dit qu'il y a eu un contact avec les autorités canadiennes. Il ne semble pas non plus y avoir de contact entre le Ministère et les fonctionnaires à qui l'on parle. Ils ne savaient même pas qu'il y avait 12 Canadiens à Sendai, explique M. Cardinal. Il semble qu'il y a une méconnaissance de la situation sur le terrain. Ils ne nous dirigent vers personne qui a une vue globale, personne ne nous informe d'une stratégie canadienne. On est inquiets.»

Les communications avec le Japon sont très difficiles, et la situation reste des plus précaires. «Il y a la menace nucléaire, qui est un peu énervante, et en plus, des répliques qui pourraient peut-être provoquer un autre tsunami», dit M. Cardinal. Malgré tout, certains pays, comme la France ou la Grande-Bretagne, semblent répondre plus rapidement aux besoins de leurs ressortissants. «J'aimerais qu'on nous tienne au courant, qu'on nous dise si le Canada collabore avec la police et l'armée. C'est très difficile», dit-il.