Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé dimanche Israël à «cesser» son occupation des territoires palestiniens, au lendemain d'une nouvelle rencontre israélo-palestinienne restée sans résultats.

«L'occupation par Israël des territoires arabes et palestiniens doit cesser. La violence contre les civils aussi», a-t-il déclaré lors d'une conférence à Beyrouth sur la transition démocratique dans le monde arabe.

«Les colonies, nouvelles ou anciennes, sont illégales. Elles contrarient la naissance d'un État palestinien viable», a-t-il souligné.

«Il est grand temps de trouver une solution prévoyant deux États», a martelé le chef de l'ONU, ajoutant: «Avec le statu quo, le conflit se poursuit assurément». «Ensemble, nous devons tout faire pour sortir de l'impasse et instaurer une paix durable».

La poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est a provoqué le gel des négociations israélo-palestiniennes depuis septembre 2010.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du ministre israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, s'est contenté de dire que le plus important était «de poursuivre les négociations en vue de régler toutes les questions évoquées» par M. Ban et «de ne pas compromettre les pourparlers en cours».

Mais dimanche, ces pourparlers semblaient une fois de plus dans l'impasse.

Au lendemain d'une «rencontre exploratoire» en Jordanie censée faire avancer la reprise des négociations, la troisième depuis le 3 janvier, le fossé «reste large» entre Israël et les Palestiniens, a ainsi indiqué une source officielle palestinienne.

«La troisième réunion organisée à Amman en présence du ministre jordanien des Affaires étrangères (Nasser Jawdeh) n'a rien produit de nouveau», a affirmé cette source proche du dossier.

«Il y a encore un large fossé entre nous sur toutes les positions parce que la partie israélienne n'a rien offert de neuf et continue d'entraver la reprise des négociations», a-t-elle déploré.

Cette rencontre a eu lieu samedi soir à Amman entre le négociateur palestinien Saëb Erakat et son homologue israélien Yitzhak Molcho.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui commence dimanche une nouvelle tournée en Europe, avait déjà répété que les précédentes «rencontres exploratoires» n'avaient pas permis de définir une base de discussions.

M. Netanyahu a promis une accélération de la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, en réponse à la démarche des Palestiniens pour faire reconnaître un État de Palestine à l'ONU et à leur récente admission à l'UNESCO.

Un rapport interne de l'Union européenne obtenu jeudi par l'AFP souligne que «l'ouverture en faveur d'une solution à deux États est en train de se refermer rapidement avec la poursuite de l'expansion des colonies israéliennes et les restrictions de mouvement imposées aux Palestiniens en zone C».

Aux termes de l'accord intérimaire dit d'Oslo II de septembre 1995 entre l'OLP et Israël, la Cisjordanie est partagée en zone A, sous contrôle civil et sécuritaire palestinien, zone B (sous contrôle civil palestinien et sécuritaire israélien) et C (sous contrôle civil et sécuritaire israélien).

Le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne et ONU) donné aux Palestiniens et Israéliens jusqu'au 26 janvier pour présenter des propositions détaillées en vue d'un règlement de paix.