Barack Obama a accusé jeudi son rival républicain Mitt Romney d'avoir été un « pionnier des délocalisations » et s'est en revanche vanté d'avoir « sauvé le secteur automobile », en entamant en Ohio une tournée électorale à quatre mois de la présidentielle.        

« Contrairement à mon adversaire, je veux arrêter d'accorder des allègements d'impôts aux entreprises qui délocalisent, et commencer à récompenser celles qui investissent ici en Ohio », a affirmé M. Obama lors d'une réunion publique dans la ville de Maumee, voisine de Toledo où est installée une chaîne d'assemblage du 4x4 Jeep Wrangler.

L'équipe de campagne de M. Obama cherche depuis des mois à réfuter l'idée défendue par le camp de M. Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, selon laquelle l'expérience de chef d'entreprise de ce dernier le qualifie pour améliorer la situation de l'emploi des Américains.

« L'expérience du gouverneur Romney a été de posséder des entreprises qui ont été qualifiées de pionniers des délocalisations. Cette phrase n'est pas de moi. Des pionniers des délocalisations », a insisté M. Obama face à un demi-millier de personnes acquises à sa cause lors de cette réunion en plein air par plus de 30 °C.

« Mon expérience a été de sauver le secteur automobile américain », a affirmé M. Obama. « Et tant que je serai président, c'est ce que je ferai : me réveiller tous les matins en me demandant comment nous pouvons créer davantage d'emplois », a assuré le dirigeant démocrate sortant.

Même si la Maison-Blanche a démenti qu'il s'agisse d'une manoeuvre politique, le passage de M. Obama près de l'usine Jeep, filiale de Chrysler, est intervenu quelques heures après que son administration eut lancé une procédure devant l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) contre les droits de douane appliqués par la Chine aux exportations d'automobiles américaines, et concernant notamment ces Jeeps.

« Les Américains n'ont pas peur de la concurrence (...) Tant que nous nous battrons sur un pied d'égalité, nous nous débrouillerons très bien. Mais nous allons faire en sorte que la concurrence soit juste », a assuré le président à Maumee.

Il s'agissait de la première étape de sa tournée en autobus « Parier sur les États-Unis » qui le verra passer toute la journée dans l'Ohio et se conclura dans un autre État-clé, la Pennsylvanie voisine, vendredi.

L'équipe de M. Romney accuse pour sa part M. Obama de vouloir détourner le débat de son bilan peu glorieux en matière d'emploi : le taux de chômage officiel aux États-Unis est remonté en mai à 8,2 % de la population active, contre 5 % début 2008 avant le début de la crise économique.

« Nous devrions tous parier sur le pays, mais nous ne devrions pas donner un nouveau mandat à Barack Obama. Il a eu sa chance. Ça ne marche pas. Et il faut aller dans une autre direction », a affirmé l'ancien gouverneur républicain du Minnesota Tim Pawlenty, à l'antenne d'une radio de l'Ohio jeudi.

Les deux camps attendent les chiffres de l'emploi pour le mois de juin, qui seront publiés vendredi matin.

En visitant l'Ohio et la Pennsylvanie, fiefs de la classe moyenne blanche, M. Obama courtise un électorat qui lui avait fait défaut en 2008 : alors que les Blancs représentaient 74 % du corps électoral, seuls 43 % d'entre eux avaient préféré M. Obama à son concurrent républicain de l'époque, John McCain. M. Obama avait en revanche bénéficié d'une mobilisation sans précédent des minorités.