Le premier ministre tunisien Hamadi Jebali souhaite que les élections générales aient lieu «le plus tôt possible», «peut-être avant» mars 2013 comme annoncé jusqu'à présent, a-t-il déclaré dimanche dans un entretien aux médias français RFI-TV5-Le Monde.

«J'espère vraiment» que la nouvelle Constitution sera prête en octobre», a déclaré le chef du gouvernement tunisien, numéro deux du parti islamiste Ennahda. «On a besoin de cette Constitution», a-t-il insisté, en indiquant demander «à tous nos représentants qu'ils accélèrent» son élaboration.

Quant aux élections, elles doivent se tenir «le plus tôt possible. Nous avons annoncé mars 2012, peut-être avant, ce sera mieux. Si c'est possible, ce sera mieux», a-t-il répété.

M. Jebali avait déclaré le 1er juin à l'AFP que les élections se tiendraient «vers le 20 ou le 21 mars» 2013.

Les prochaines élections (législatives et peut-être présidentielle selon le type de régime qui sera choisi) doivent se tenir après l'adoption de la nouvelle Constitution en cours de rédaction par l'Assemblée constituante issue du scrutin d'octobre 2011.

Interrogé par ailleurs sur la présence grandissante des salafistes dans l'espace public, il a déclaré dans une réponse en arabe que «ces gens ne sont pas venus d'une autre planète. Ils sont venus du fin fond de la Tunisie. Ils expriment ce que pense le peuple tunisien. Les islamistes, les socialistes, sont venus parce qu'ils ont trouvé le vide idéologique et aussi le contexte social et économique».

Alors que les salafistes sont mis en cause pour leur rôle dans la recrudescence d'incidents violents en Tunisie, le premier ministre les a appelés à se conformer aux règles de la démocratie. «On leur dit pourquoi voulez-vous travailler en dehors de la loi. Maintenant il n'y a plus de discrimination. Vous pouvez avoir votre parti, vous pouvez voir votre journal. Si vous avez des idées qui peuvent convaincre les Tunisiens, allez-y», a-t-il dit.

«Ils ont tort parce que (...) ils veulent imposer par la violence (leur) point de vue dans un milieu démocratique, libre», a ajouté M. Jebali.

Il a encore affirmé que le gouvernement ne veut pas «intervenir dans la justice». Mais «soyez sûrs que nous n'acceptons aucune infraction à la loi de la part de quiconque», a-t-il ajouté.

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